(Le Soleil 16/05/2012)
Le ministère de l’Energie et des Mines a entamé, hier,
l’évaluation du Plan Takkal en présence des partenaires financiers et
techniques. Une occasion pour affirmer la volonté de l’Etat d’apporter une
réponse durable aux dysfonctionnements que continue de connaître le secteur de
l’énergie. En un an, le Plan Takkal a contribué à hauteur 150 mégawatts à la
production de la Senelec.
Apporter très rapidement une réponse durable
aux dysfonctionnements que continue de connaître le secteur de l’énergie, c’est
la volonté exprimée par les nouvelles autorités de l’Etat. Venu présider
l’ouverture de l’atelier d’évaluation du Plan de relance et de restructuration
du secteur de l’énergie plus connu sous le nom de Plan Takkal, le ministre de
l’Energie et des Mines, Aly Ngouille Ndiaye, a réaffirmé l’engagement de faire
un diagnostic approfondi de ce plan d’urgence mis en œuvre par l’ancien régime,
en réponse à la crise énergétique de 2010. Il s’agit, selon le ministre de
l’Energie et des Mines, de redéfinir de nouvelles orientations en mettant
l’accent sur « les dysfonctionnements et les incertitudes sérieuses qui pèsent
notamment sur le coût financier élevé du plan ». Il a exhorté les experts à
établir un bilan exhaustif et une analyse critique sur l’exécution des projets
mis en œuvre dans le cadre de ce plan afin d’apporter, très rapidement, une
réponse aux dysfonctionnements persistants dans la fourniture du courant au
Sénégal.
Evaluant le plan dans son contenu et les projets mis en œuvre ou
ceux en cours d’exécution depuis 2010, Assane Diouf, secrétaire permanent à
l’Energie du Plan Takkal, a indiqué qu’après 15 mois de fonctionnement, il a été
noté une nette amélioration de la qualité du service de la Senelec, en dépit du
retard d’une année notée dans l’exécution de la centaine de projets retenus dans
le plan.
100 projets pour un coût estimé à 1900 milliards de francs
Cfa
En effet, les locations de groupes électrogènes de grande capacité et la
réhabilitation des centrales de la Senelec ont permis d’enregistrer un apport de
150 mégawatts (MW) dans le réseau de distribution de la Senelec, a indiqué M.
Diouf. La Société nationale d’électricité a pu apurer également, grâce à ce
plan, les arriérés dus à la Société africaine de raffinage (Sar) et à Itoc pour
un montant estimé à 32 milliards de francs Cfa. Le secrétariat permanent du Plan
Takkal met également à son actif, la dizaine de milliards alloués par l’Etat
pour la restructuration financière et opérationnelle de la Senelec ainsi que la
sécurisation en combustible notée dans la fourniture de l’énergie électrique.
L’extension des centres secondaires de Ziguinchor, de Kahone et de Bel Air pour
plus de 36 MW mais aussi la location de groupes conteneurisés et de barges ont
été des opérations qui ont contribué à rétablir l’équilibre dans la fourniture
du courant durant les 15 mois de mise en œuvre du Plan, se sont réjouies les
autorités de la Senelec. Selon le directeur général de la Senelec, Seydina Kane,
la société dispose aujourd’hui au moins de 10 jours de stockage en moyenne de
combustible dans toutes ses centrales. Il a indiqué, en outre, que l’opération
de remplacement des lampes actuelles par celles de basse consommation en cours
dans les foyers et les industries a permis de mettre dans le circuit 500.000
lampes à basse consommation (Lbc). L’Etat compte installer environ 3.500.000 Lbc
d’ici à octobre 2012. Au total, cette opération permettra à la Senelec de faire
une économie d’environ 12 à 14 MW dans le circuit. Cependant, les experts n’ont
pas manqué de déplorer le retard d’une année enregistré dans l’exécution des
projets retenus dans le Plan Takkal. Un phénomène dû, selon, Assane Diouf du
secrétariat permanent du Plan, aux difficultés notées dans la mise en place des
crédits alloués par les partenaires, aux procédures encore mal maîtrisées par
les acteurs et à l’absence à la Senelec de structures spécialisées dédiées à la
gestion du Plan.
Seydou Prosper SADIO
© Copyright Le
Soleil
jeudi 17 mai 2012
CRISE DE L’ELECTRICITE: Les axes du mal
(Sud Quotidien 16/05/2012)
S’il a pu permettre de réduire les délestages, le plan « TAKKAL » qui était censé sortir de la crise le sous-secteur de l’électricité s’est enlisé. Des sept axes qui en composent les actions, seul le premier est réalisé (pour combien de temps) et les perspectives laissent planer de grosses préoccupations sur la situation du sous-secteur de l’électricité. Pendant ce temps, force est de constater que le nouveau régime ne dispose d’aucun schéma pour changer la donne.
Quand le ministre de l’Energie, lui-même, parle d’"incertitudes sérieuses" qui planent encore sur le sous-secteur de l’électricité, relativement à son financement, c’est que la situation est non pas désespérée, mais très préoccupante. Le plan dénommé « TAKKAL » qui était censé sortir le sous-secteur de l’électricité, de la crise, s’est plutôt enlisé. S’il a pu permettre de réduire les sempiternels délestages, la question c’est : pour combien de temps et à quel prix ?
Un Comité de Restructuration et de Relance du Secteur de l’Energie(Crrse) avait pourtant, par arrêté n° 09181 du 13 octobre 2010, été mis en place le 03 novembre 2010, sous le magistère de Karim Wade, alors ministre, entre autres, des hauts fourneaux de l’Energie. Structure « indépendante » composée de personnalités issues de différents secteurs, ledit comité était chargé de la définition du plan de relance et de restructuration du secteur, mais aussi du suivi de sa mise en œuvre. Mais depuis son premier rapport remis en début 2011 et qui donnait des propositions d’actions d’urgence, aucun rapport d’étape n’est à ce jour répertorié de la part du comité. Aussi, si la lumière a, depuis, jailli des ténèbres électriques au prix d’un coût financier qui a fini de racler les fonds des caisses de l’Etat, la situation de l’entreprise Senelec par contre est toujours dans le noir ; l’équilibre entre l’offre et la demande reste précaire ; et les investissements destinés à prendre le relais des capacités de production louées accusent un retard qui fait craindre le pire.
Vœux pieux
En 2009, sur 109 GWh d’énergie non fournie suite à des délestages par manque de production, un total de 69 GWh était imputable au manque de combustible. La question de l’approvisionnement en combustibles a été ainsi inscrite en priorité comme premier axe d’intervention dans le cadre de la relance du secteur. Aussi, les nouvelles autorités en charge constatent-elles aujourd’hui « un approvisionnement régulier et suffisant » du parc de production de SENELEC et une résorption momentanée du déficit de production d’électricité et partant une réduction des délestages… par manque de combustible car, dans certaines zones de la capitale et du pays, les délestages sont encore une réalité.
Cependant, cette « sécurisation » de l’approvisionnement en combustibles devait se faire « dans les meilleures conditions économiques ». Or, meilleures conditions économiques riment avec allègement des charges de combustibles dans le compte d’exploitation de Senelec. L’importance de ces charges de combustibles « explose » le compte d’exploitation de l’entreprise et il était question d’exonérer de la contribution au FSIPP (Fonds de Sécurisation des Importations de Produits pétroliers), les produits pétroliers destinés à la production d’électricité. Rien aujourd’hui ne permet de dire que cela a été fait.
Le Fsipp, rappelons-le, est destiné à accompagner le système des prix plafonds en vue d’assurer un approvisionnement correct et régulier du marché sénégalais en hydrocarbures raffinés sans incidences négatives sur, d’une part, la Trésorerie de l’Etat et d’autre part, celle des entreprises importatrices. Ce qui n’est pas le cas pour Senelec dont les surcoûts apportés sur les produits destinés à sa production ont contribué à renchérir ses charges. Pour la petite histoire, en 2007, ce fonds avait permis de collecter 25,8 milliards contre 3,4 milliards de FCfa en 2006, l’année où il a été institué. Aussi, une exonération des produits pétroliers destinés à la production d’électricité de la contribution au FSIPP pourrait engendrer une économie de 13 milliards de francs CFA par an. De même, un accès de Senelec au Distillat TAG (aujourd’hui presque à l’arrêt) en remplacement du gasoil (produit identique), à l’instar de GTI, entraînerait pour Senelec une économie supplémentaire de 9 milliards, portant ainsi le total d’économie à réaliser à 22 milliards de FCfa par an. Là aussi, rien ne permet de dire que ces économies ont été réalisées, encore moins le retour de la TAG 2 (Turbine à gaz n°2) et la reconversion de GTI au gaz qui, au demeurant, nécessite un plan de sécurisation gaz à court terme.
50 milliards de coût par an
En deuxième axe, un processus de location (auprès de l’américain APR Energy) d’une capacité additionnelle de production a été entamé. Or, ce processus devait intégrer des options qui minimisent la durée de la location d’unités fonctionnant au diesel oil (à 126 FCfa/kwh), en vue d’un passage rapide à des équipements utilisant le fuel lourd (à 68 FCfa le Kwh ) comme combustible jugé moins chère, au demeurant. L’un dans l’autre, les deux actions (réhabilitation-location) devraient tenir compte, en termes de dimensionnement et de coût, de l’impératif d’accélération de l’arrivée du charbon. Non seulement la location perdure au-delà du raisonnable avec des coûts exorbitants du fait notamment d’un cours du baril au plus haut, mais le charbon s’avère… plus dure à cuire avec une centrale dont on n’est pas près de voir la cheminée. Il se trouve que chaque année de retard pour la mise en place de la centrale à charbon qui devait être mise en cohérence avec la location, coûterait la bagatelle de 50 milliards de nos francs.
L’urgence est relative à l’obsolescence actuelle d’une partie du parc d’ailleurs relevée récemment par les nouvelles autorités en charge, liée non seulement au déficit projeté de 200 MW, mais aussi à une demande latente actuelle de 150 MW ainsi qu’à à une croissance de cette demande de 8 % (l’un des taux les plus élevés d’Afrique) par an. Sous ce rapport, le Crrse s’était d’ailleurs fondé sur les estimations du Cabinet McKinsey pour noter que l’année 2013 pourrait être « l’année de tous les dangers ». Mais cela pourrait bien être 2012 déjà, avec l’hivernage qui s’annonce et qui va grossir de danger la problématique de la demande liée à l’offre, qui constitue l’axe 3 du Takkal.
Autant dire que les axes sur lesquels repose le plan TAKKAL : Construction de capacités de production permanentes pour l'accélération de la sortie de crise ; Restructuration financière ; Qualité de service à la clientèle et accès à l’électricité ; Gouvernance et management du plan d’urgence, ne sont toujours pas une réalité, loin s’en faut. Surtout si l’on considère que la restructuration financière de Senelec passera par la résolution des facteurs structurels de dégradation de la situation financière de SENELEC notamment : la régulation des tarifs et en particulier la nécessité d’une révision intérimaire suite au retard du charbon ; la surcharge que représente le FSIPP sur les factures de combustibles, le problème du différentiel de TVA qui se traduit par la hausse continue de la rubrique « autres créances » passée de 49 milliards de FCfa en 2007 à 110 milliards en 2009 (TVA récupérable, frais de douane à récupérer ; exonération des deux premières tranches en basse tension et compensation des revenus en hors TVA). Doit-on s’attendre à une hausse des tarifs de l’électricité ? D’autant plus que le bilan dressé alors par la Commission de Régulation du Secteur de l’Electricité (CRSE) sur la dernière période tarifaire 2005-2009, parle de l’incidence sur les revenus de Senelec de la non-atteinte des objectifs de disponibilité des centrales et de rendement de l’exploitation qui se chiffrerait à 100 milliards de FCfa.
Au passage, le TAKKAL qui aura coûté à nos pauvres finances la faramineuse somme de 650 milliards de FCfa, pour pas grand-chose, aura royalement mis de côté une réforme institutionnelle qui, dans son principe, établissait le dégroupage en trois entités (Distribution, production, transport) de l’entreprise qui deviendrait une holding, avec l’objectif d’une meilleure efficience de la gestion. Or, le gouvernement de Macky est venu sans aucun schéma de substitution et le ministre de l’Energie, Aly Ngouille Ndiaye le confirme bien en parlant d’"incertitudes sérieuses" qui planent encore sur le sous-secteur de l’électricité.
par Malick NDAW
© Copyright Sud Quotidien
S’il a pu permettre de réduire les délestages, le plan « TAKKAL » qui était censé sortir de la crise le sous-secteur de l’électricité s’est enlisé. Des sept axes qui en composent les actions, seul le premier est réalisé (pour combien de temps) et les perspectives laissent planer de grosses préoccupations sur la situation du sous-secteur de l’électricité. Pendant ce temps, force est de constater que le nouveau régime ne dispose d’aucun schéma pour changer la donne.
Quand le ministre de l’Energie, lui-même, parle d’"incertitudes sérieuses" qui planent encore sur le sous-secteur de l’électricité, relativement à son financement, c’est que la situation est non pas désespérée, mais très préoccupante. Le plan dénommé « TAKKAL » qui était censé sortir le sous-secteur de l’électricité, de la crise, s’est plutôt enlisé. S’il a pu permettre de réduire les sempiternels délestages, la question c’est : pour combien de temps et à quel prix ?
Un Comité de Restructuration et de Relance du Secteur de l’Energie(Crrse) avait pourtant, par arrêté n° 09181 du 13 octobre 2010, été mis en place le 03 novembre 2010, sous le magistère de Karim Wade, alors ministre, entre autres, des hauts fourneaux de l’Energie. Structure « indépendante » composée de personnalités issues de différents secteurs, ledit comité était chargé de la définition du plan de relance et de restructuration du secteur, mais aussi du suivi de sa mise en œuvre. Mais depuis son premier rapport remis en début 2011 et qui donnait des propositions d’actions d’urgence, aucun rapport d’étape n’est à ce jour répertorié de la part du comité. Aussi, si la lumière a, depuis, jailli des ténèbres électriques au prix d’un coût financier qui a fini de racler les fonds des caisses de l’Etat, la situation de l’entreprise Senelec par contre est toujours dans le noir ; l’équilibre entre l’offre et la demande reste précaire ; et les investissements destinés à prendre le relais des capacités de production louées accusent un retard qui fait craindre le pire.
Vœux pieux
En 2009, sur 109 GWh d’énergie non fournie suite à des délestages par manque de production, un total de 69 GWh était imputable au manque de combustible. La question de l’approvisionnement en combustibles a été ainsi inscrite en priorité comme premier axe d’intervention dans le cadre de la relance du secteur. Aussi, les nouvelles autorités en charge constatent-elles aujourd’hui « un approvisionnement régulier et suffisant » du parc de production de SENELEC et une résorption momentanée du déficit de production d’électricité et partant une réduction des délestages… par manque de combustible car, dans certaines zones de la capitale et du pays, les délestages sont encore une réalité.
Cependant, cette « sécurisation » de l’approvisionnement en combustibles devait se faire « dans les meilleures conditions économiques ». Or, meilleures conditions économiques riment avec allègement des charges de combustibles dans le compte d’exploitation de Senelec. L’importance de ces charges de combustibles « explose » le compte d’exploitation de l’entreprise et il était question d’exonérer de la contribution au FSIPP (Fonds de Sécurisation des Importations de Produits pétroliers), les produits pétroliers destinés à la production d’électricité. Rien aujourd’hui ne permet de dire que cela a été fait.
Le Fsipp, rappelons-le, est destiné à accompagner le système des prix plafonds en vue d’assurer un approvisionnement correct et régulier du marché sénégalais en hydrocarbures raffinés sans incidences négatives sur, d’une part, la Trésorerie de l’Etat et d’autre part, celle des entreprises importatrices. Ce qui n’est pas le cas pour Senelec dont les surcoûts apportés sur les produits destinés à sa production ont contribué à renchérir ses charges. Pour la petite histoire, en 2007, ce fonds avait permis de collecter 25,8 milliards contre 3,4 milliards de FCfa en 2006, l’année où il a été institué. Aussi, une exonération des produits pétroliers destinés à la production d’électricité de la contribution au FSIPP pourrait engendrer une économie de 13 milliards de francs CFA par an. De même, un accès de Senelec au Distillat TAG (aujourd’hui presque à l’arrêt) en remplacement du gasoil (produit identique), à l’instar de GTI, entraînerait pour Senelec une économie supplémentaire de 9 milliards, portant ainsi le total d’économie à réaliser à 22 milliards de FCfa par an. Là aussi, rien ne permet de dire que ces économies ont été réalisées, encore moins le retour de la TAG 2 (Turbine à gaz n°2) et la reconversion de GTI au gaz qui, au demeurant, nécessite un plan de sécurisation gaz à court terme.
50 milliards de coût par an
En deuxième axe, un processus de location (auprès de l’américain APR Energy) d’une capacité additionnelle de production a été entamé. Or, ce processus devait intégrer des options qui minimisent la durée de la location d’unités fonctionnant au diesel oil (à 126 FCfa/kwh), en vue d’un passage rapide à des équipements utilisant le fuel lourd (à 68 FCfa le Kwh ) comme combustible jugé moins chère, au demeurant. L’un dans l’autre, les deux actions (réhabilitation-location) devraient tenir compte, en termes de dimensionnement et de coût, de l’impératif d’accélération de l’arrivée du charbon. Non seulement la location perdure au-delà du raisonnable avec des coûts exorbitants du fait notamment d’un cours du baril au plus haut, mais le charbon s’avère… plus dure à cuire avec une centrale dont on n’est pas près de voir la cheminée. Il se trouve que chaque année de retard pour la mise en place de la centrale à charbon qui devait être mise en cohérence avec la location, coûterait la bagatelle de 50 milliards de nos francs.
L’urgence est relative à l’obsolescence actuelle d’une partie du parc d’ailleurs relevée récemment par les nouvelles autorités en charge, liée non seulement au déficit projeté de 200 MW, mais aussi à une demande latente actuelle de 150 MW ainsi qu’à à une croissance de cette demande de 8 % (l’un des taux les plus élevés d’Afrique) par an. Sous ce rapport, le Crrse s’était d’ailleurs fondé sur les estimations du Cabinet McKinsey pour noter que l’année 2013 pourrait être « l’année de tous les dangers ». Mais cela pourrait bien être 2012 déjà, avec l’hivernage qui s’annonce et qui va grossir de danger la problématique de la demande liée à l’offre, qui constitue l’axe 3 du Takkal.
Autant dire que les axes sur lesquels repose le plan TAKKAL : Construction de capacités de production permanentes pour l'accélération de la sortie de crise ; Restructuration financière ; Qualité de service à la clientèle et accès à l’électricité ; Gouvernance et management du plan d’urgence, ne sont toujours pas une réalité, loin s’en faut. Surtout si l’on considère que la restructuration financière de Senelec passera par la résolution des facteurs structurels de dégradation de la situation financière de SENELEC notamment : la régulation des tarifs et en particulier la nécessité d’une révision intérimaire suite au retard du charbon ; la surcharge que représente le FSIPP sur les factures de combustibles, le problème du différentiel de TVA qui se traduit par la hausse continue de la rubrique « autres créances » passée de 49 milliards de FCfa en 2007 à 110 milliards en 2009 (TVA récupérable, frais de douane à récupérer ; exonération des deux premières tranches en basse tension et compensation des revenus en hors TVA). Doit-on s’attendre à une hausse des tarifs de l’électricité ? D’autant plus que le bilan dressé alors par la Commission de Régulation du Secteur de l’Electricité (CRSE) sur la dernière période tarifaire 2005-2009, parle de l’incidence sur les revenus de Senelec de la non-atteinte des objectifs de disponibilité des centrales et de rendement de l’exploitation qui se chiffrerait à 100 milliards de FCfa.
Au passage, le TAKKAL qui aura coûté à nos pauvres finances la faramineuse somme de 650 milliards de FCfa, pour pas grand-chose, aura royalement mis de côté une réforme institutionnelle qui, dans son principe, établissait le dégroupage en trois entités (Distribution, production, transport) de l’entreprise qui deviendrait une holding, avec l’objectif d’une meilleure efficience de la gestion. Or, le gouvernement de Macky est venu sans aucun schéma de substitution et le ministre de l’Energie, Aly Ngouille Ndiaye le confirme bien en parlant d’"incertitudes sérieuses" qui planent encore sur le sous-secteur de l’électricité.
par Malick NDAW
© Copyright Sud Quotidien
Le coup d'Atépa!
(Sud Quotidien 16/05/2012)
Lundi dernier, un des membres du Collectif des cadres casamançais a tenu à ce que leur association soit réinsérée dans le chronogramme pour les funérailles de Jules François Bocandé. Cette exigence avait, quelque peu, failli polluer l'atmosphère surtout quand un agent du département des Sports a déclaré ceci : «il ne s'agit pas de faire de la politique ici».
Finalement, il a été retenu que le président du Collectif va prendre la parole. Une occasion que Pierre Goudiaby Atepa ne pouvait rater pour rien au monde, pour marquer son «coup». Surtout en direct sur la télévision, devant le nouveau Chef de l'Etat, son Premier ministre et le peuple sénégalais.
Se voulant artisan de la paix en Casamance, le «Bâtisseur» a lancé un appel émouvant aux chefs militaires du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC), en les invitant à se mettre autour d'une table et discuter de la paix dans le Sud du Sénégal en proie à une revendication indépendantiste depuis 1982.
«Lors du décès de ma mère, Jules Bocandé m'avait dit à quel point, il tenait au retour de la paix en Casamance», confie-t-il, avant de marteler avec force : «A César Atoute Badiat, à Salif Sadio et à tous les autres, vont-ils attendre encore que nous tous, nous mourrions pour qu'on se mette autour d'une table ?», s'est interrogé l'architecte.
«Jules Bocandé a mis son talent au service de la paix. Et aujourd'hui qu'il a disparu, je lance un appel au dialogue», a ajouté le président du Collectif des cadres casamançais. L'allocution fortement applaudie, Atepa poursuit : «le temps est venu de se mettre autour d'une table et d'oublier tout ce qui peut diviser ce beau monde». Il faut aussi noter qu'il a tenu à s'adresser à Jules Bocandé, qui est de l'ethnie pépel, en créole.
par Abdoulaye THIAM
© Copyright Sud Quotidien
Lundi dernier, un des membres du Collectif des cadres casamançais a tenu à ce que leur association soit réinsérée dans le chronogramme pour les funérailles de Jules François Bocandé. Cette exigence avait, quelque peu, failli polluer l'atmosphère surtout quand un agent du département des Sports a déclaré ceci : «il ne s'agit pas de faire de la politique ici».
Finalement, il a été retenu que le président du Collectif va prendre la parole. Une occasion que Pierre Goudiaby Atepa ne pouvait rater pour rien au monde, pour marquer son «coup». Surtout en direct sur la télévision, devant le nouveau Chef de l'Etat, son Premier ministre et le peuple sénégalais.
Se voulant artisan de la paix en Casamance, le «Bâtisseur» a lancé un appel émouvant aux chefs militaires du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC), en les invitant à se mettre autour d'une table et discuter de la paix dans le Sud du Sénégal en proie à une revendication indépendantiste depuis 1982.
«Lors du décès de ma mère, Jules Bocandé m'avait dit à quel point, il tenait au retour de la paix en Casamance», confie-t-il, avant de marteler avec force : «A César Atoute Badiat, à Salif Sadio et à tous les autres, vont-ils attendre encore que nous tous, nous mourrions pour qu'on se mette autour d'une table ?», s'est interrogé l'architecte.
«Jules Bocandé a mis son talent au service de la paix. Et aujourd'hui qu'il a disparu, je lance un appel au dialogue», a ajouté le président du Collectif des cadres casamançais. L'allocution fortement applaudie, Atepa poursuit : «le temps est venu de se mettre autour d'une table et d'oublier tout ce qui peut diviser ce beau monde». Il faut aussi noter qu'il a tenu à s'adresser à Jules Bocandé, qui est de l'ethnie pépel, en créole.
par Abdoulaye THIAM
© Copyright Sud Quotidien
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