jeudi 14 février 2013

Former au moins 680 officiers et sous-officiers en trois ans

Ibrahima DIALLO
L'Ambassadeur de Grande Bretagne au Sénégal S. E. M. John Marshall et le ministre sénégalais des Forces armées Augustin Tine ont inauguré le Centre de langue anglaise de maintien de la paix (Peacekeeping english language center) hier, mercredi 13 février au Cap Manuel. C'est un centre sénégalo-britannique du programme d'enseignement de l'anglais pour le maintien de la paix à l'intention du personnel des Armées sénégalaises. Il a pour objectif de former plus 680 officiers et sous-officiers en trois ans.
Dans ce contexte de crises de plus en plus internationalisé et de menaces qui pèsent sur la paix et la sécurité internationales, le Sénégal est l’un des plus grands fournisseurs de contingents aux opérations de maintien de la paix que ce soit sous l’égide des Nation Unies, de l’Union Africaine ou de la CEDEAO. Les soldats sénégalais interviennent actuellement dans plusieurs pays notamment le Soudan, la République Démocratique du Congo (RDC), la Côte d’Ivoire et la Guinée-Bissau et désormais au Mali dans le cadre de la MISMA au côté d’autres troupes étrangères. Sur ces théâtres d’opération où ces «diambars» sont en interaction avec des professionnels venus de divers horizons, la maitrise de l’anglais se révèle primordiale pour la bonne conduite des actions.
C’est conte tenu de cette donne que le gouvernement du Sénégal et le Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord ont signé un Protocole d’accord le 7 mai 2012 pour la création d’un Centre de langue anglaise de maintien de la paix, administré par le British Council grâce à un financement du gouvernement britannique. Cet accord sera matérialisé dès la signature d’un contrat de trois ans entre l’Ambassade de Grande Bretagne au Sénégal, initiatrice du projet, et l’Armée sénégalaise qui a accepté en août 2012 de mettre à disposition un bâtiment sis au Cap Manuel pour abriter ce centre de formation. Cette structure, avec la mise à disposition d’un programme de formation des instructeurs, va participer à la formation et à renforcer davantage la capacité des Forces armées sénégalaises à contribuer aux opérations de maintien de la paix (environ, 1000 militaires en anglais en trois ans).
Lors de la cérémonie d’inauguration du centre organisé par l’Ambassade de Grande Bretagne, en partenariat avec le British Council, S. E. M. John Marshall a relevé que «s’agissant des opérations de maintien de la paix, l’anglais peut faciliter la communication avec les autres pays fournisseurs de contingents ou les autorités locales ainsi que les communautés dans le pays de déploiement. C’est une compétence essentielle pas seulement pour les commandants de bataillons mais les officiers et les sous officiers à tous les niveaux».
Un programme triennal à trois volets
A l’en croire, ce programme comprend trois volets. Le premier est la mise en place de l’unité de formation en anglais qui compte «deux salles de classe modernes munies de d’excellents outils d’aide à la formation, notamment des tableaux blancs interactifs, des ordinateurs portables et la connexion WIFI et d’un bureau». Le second concerne la formation du personnel des forces armées sénégalaises en anglais. «Les cours ont démarré en septembre. Nous projetons de former 680 officiers et sous-officiers au cours de la période triennale. Toutefois il est possible de faire plus au cas où les forces armées sénégalaises per mettraient à du personnel supplémentaire d’en bénéficier», a-t-il indiqué.
Le dernier volet a à voir avec la «création d’un noyau d’instructeurs en anglais chevronnés pour doter le centre en personnel enseignant. Les forces armées sénégalaises disposent déjà de six instructeurs. Nous avons l’intention de les former et de recruter neuf autres jusqu’à un niveau où ils seront en mesure d’administrer cette unité au terme du financement alloué par le Royaume-Uni. L’exécution de ce volet du programme est également en cours», a martelé l’Ambassadeur de Grande Bretagne au Sénégal. Et d’ajouter que «la garantie de la durabilité est manifestement la clé du succès à long terme de cette unité et nous espérons collaborer avec les autorités sénégalaises pour atteindre cet objectif».
Pour Augustin Tine, ministre des Forces armées, ce projet «contribuera non seulement à rehausser le niveau linguistique de nos personnels en partance pour les opérations extérieurs, mais également, nous offrira l’opportunité de disposer d’un encadrement local en mesure de prendre la relève au terme du programme triennal en mars 2015». C’est pourquoi, malgré les contraintes et «persuadé que l’anglai constitue aujourd’hui la première langue de l’interopérabilité», dans un cadre opérationnel multinational, «cet effort sera maintenu et que des adaptations au besoin seront faites pour nous permettre d’atteindre les objectifs initialement fixés» a rassuré Augustin Tine. Et de préciser que, concernant le critère de sélection des candidats, «c’est l’Etat-major qui détermine les critères de participation, mais l’idéal est qu’il y ait le maximum de militaires formés».
La cérémonie s’est terminée par la coupure du ruban pour symboliser l’inauguration du centre par les deux autorités sénégalaises et britanniques. Auparavant les deux hommes ont remis les Certificats de fin de formation aux premiers pensionnaires (15 militaires) du centre qui a démarré ses activités en septembre 2012. Une deuxième session est en cours.

sudonline.sn

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