Le gouvernement sénégalais réagit à l'avis émis par Groupe de travail sur la détention arbitraire, un groupe mandaté par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU. Ce groupe de travail estime dans son rapport que Karim Wade, condamné à 6 ans de prison pour enrichissement illicite, fait l'objet d'une détention arbitraire, qu'il doit être libéré et que des réparations doivent lui être octroyées.
Le groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a pris cette décision le 7 mai, mais elle n'a été signifiée que lundi soir officiellement aux avocats de la défense de l'ancien ministre condamné à six ans de prison ferme en mars dernier pour enrichissement illicite. Les experts onusiens estiment que Karim Wade a été jugé par une juridiction illégitime pour l'affaire qui le concernait et que son procès n'a pas été équitable.
Pour Oumar Youm, ministre porte-parole du gouvernement, Karim Wade a été jugé dans les règles, et le groupe de travail a manqué à son devoir en refusant les arguments du gouvernement : « Ce groupe de travail a fait un travail bâclé, partiel, qui ne repose pas sur le principe fondamental qui régit ce groupe de travail, le principe du contradictoire. Je ne vois pas comment on peut sortir un avis sur la base d’une saisine et des observations unilatérales qui n’ont pas été soumises à l’appréciation du Sénégal, qui n’ont pas permis au gouvernement du Sénégal de donner sa version des faits. »
Le rapport se base sur les arguments de la défense puisque, selon le groupe de travail, le gouvernement sénégalais a envoyé sa réponse hors délais. Pour le ministre, cette raison ne tient pas vraiment : « Il a été imparti un délai de deux mois pour répondre. Normalement, le Sénégal aurait dû donner sa position un samedi. Tout le monde sait que l’ONU ne travaille pas le samedi, le Sénégal ne travaille pas le samedi. Donc les décisions ont été envoyées le lundi. Sur le plan procédural, cette présomption de conclusion n’est pas fondée. »
Satisfaction en revanche dans le clan Wade après ce rapport du groupe de travail de l’ONU. Le Parti démocratique sénégalais (PDS), le parti de l'ancien président Abdoulaye Wade, se félicite et accueille « sans surprise la décision de l'ONU qui qualifie la détention de Karim Wade d'arbitraire ».
Le groupe de travail des Nations unies a demandé au Sénégal de prendre les mesures nécessaires pour remédier au préjudice subi, en prévoyant une réparation intégrale. Une réparation nécessaire pour le PDS, selon Babacar Gaye, son porte-parole : « Le gouvernement du Sénégal ne devrait pas se prévaloir de sa propre certitude en essayant de se cacher derrière la souveraineté de l’Etat. Le gouvernement du Sénégal doit rembourser intégralement toutes les charges que Karim Wade a dû supporter pour se défendre. »
rfi.fr
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