(Nettali 05/02/2013)
Le Premier ministre Abdoul Mbaye n’est pas encore sorti de
l’ornière malgré sa très bonne performance à l’Assemblée nationale, lors du vote
de la motion de censure déposée par les députés du Parti démocratique sénégalais
(PDS) contre lui.
Selon nos sources, si cette bonne prestation a mis de
l’eau dans le vin des certains proches du Président Macky Sall, faisant taire
ses plus grands contempteurs et différant de fait sa défenestration, il reste
qu’Abdoul Mbaye a encore et toujours tout intérêt à surveiller la procédure en
cours dans l’affaire... Hissène Habré.
Selon nos sources, les amarres
qui vont être jetées, risque de mettre mal à l’aise l’Etat du Sénégal. Il faut
rappeler que l’instruction devrait démarrer dans le courant de ce mois de
février, alors qu’Abdoul Mbaye est de fait dans le dossier.
C’est le 19
décembre dernier que les députés ont autorisé le président Macky Sall à ratifier
l’accord signé en août dernier, entre le gouvernement sénégalais et l’Union
africaine (UA). Un accord prévoit la création de quatre chambres africaines
extraordinaires pour juger l’ancien chef de l’État tchadien. Une procédure, il
faut le dire, dénoncée par certains membres de la société civile, même si la
Raddho et Human rights watch, au devant de la bataille pour un procès contre
Hissène Habré, se frottent bien les mains.
Le Premier ministre Abdoul
Mbaye a été invité dans le dossier Habré en novembre 2012, après un article de
la Lettre du Continent l’accusant de blanchiment dans lequel notre confrère se
fondait sur un rapport d’audit commandité auprès du cabinet Ernest&Young
avant le rachat de la banque par les Marocains. Dans sa ligne de défense, le
Premier ministre, en conférence presse, avait expliqué ceci : “Il (Habré) est
entré avec de l’argent qu’il a cherché à déposer auprès des banques. J’étais
administrateur général de la Cbao. J’ai d’abord demandé aux autorités si je
pouvais accepter cet argent comme dépôt auprès de ma banque.
Pourquoi
voulez-vous que je n’accepte pas, alors que la banque était à l’époque dans une
situation catastrophique ? Pourquoi voulez-vous que je n’accepte pas des dépôts
qui n’ont aucun problème avec le sentiment des autorités sénégalaises ?
Vingt-deux ans après ces faits, personne n’est venu dire que cet argent a été
acquis dans des conditions anormales’’. L’affaire prendra des relents politiques
et sera utilisée par les libéraux, pour justifier une motion de censure contre
lui. Alors qu’on lui fera le reproche d’avoir fait des aveux, Abdou Mbaye
profitera de cette ’’bouée de sauvetage’’ pour se faire plus percutant. Mais le
dossier de Habré étant particulièrement bien suivi à travers le monde, le
comportement des autorités actuelles sera à coup sûr, très
surveillé.
EnQuête
Papy
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