Jusqu’à l’extinction du soleil…

(Nettali 05/02/2013)
La sortie d’Idrissa Seck sur la traque des biens mal acquis, est savoureuse. En déclarant que ces manœuvres du pouvoir étaient justifiées, mais qu’elles devaient se dérouler dans le plus strict respect des règles d’un Etat de droit, Idrissa Seck a jeté un pavé dans la mare politique.

Il met ses anciens camarades du Pds dans la posture de l’arroseur arrosé, leur rappelant qu’ils s’étaient comportés de la sorte avec lui-même, mais il rappelle aussi aux dirigeants d’aujourd’hui, qu’il accompagne mollement, qu’ils doivent faire preuve de la plus grande orthodoxie procédurière dans leur traque aux biens mal acquis. Ce qui pourrait permettre aux soupçonnés de turpitudes de gestions cités dans des affaires graves de pouvoir dire que « jusqu’à extinction du soleil » leurs manquements supposés et basés sur leur seule subite aisance, ne pourront être prouvés.
Cette attitude du futur ex-maire de Thiès vis-à-vis du pouvoir est nouvelle et significatrice. Il marque son nouveau positionnement de recours probable, misant sur un échec de Macky Sall, déclare être à l’An Zéro de sa carrière politique et se met à parcourir le Sénégal profond, en toute humilité comme naguère un certain Macky Sall, alors tricard du pouvoir wadiste.
Les références médiatiques à la nouvelle posture de Idy qui lui confère une patience apprise liée à son nouveau statut de gentleman farmer, lui attribuent une certaine virginité politique. Il a raison cependant de dire cela car il a été officiellement blanchi par la justice de notre pays, et pour lui le soleil continue à briller.
Qui devra être comptable de ce qui se passe actuellement en cas de mal gouvernance prouvée du nouveau pouvoir, au regard des ententes directes actuellement pointées par le Forum Civil ? On se le demande !!! Les amis de Macky ou les alliés avec Macky ? Alors, on se positionne sur les chemins de la Vertu…
Notre presse a aussi fait part involontairement de ce nouvel état de pauvreté de nos anciens dirigeants, qui lorsqu’ils sont épinglés par la justice, doivent faire cotiser les copains pour rassembler de salvatrices cautions. Comment imaginer que Samuel Sarr puisse passer pour un insolvable au point de ne pouvoir rembourser 160 millions ? Ne vaudrait-il pas mieux penser que ce n’était pas à lui de payer pour les turpitudes des autres, suivez son regard vers Versailles ? Ou alors peut-être, ces hommes, même s’ils ont gagné honnêtement leur argent, n’osent plus toucher à un seul de leurs fifrelins dissimulés dans leurs armoires, leurs matelas ou leurs coffres Suisses ou Maltais de peur d’y trouver tapis un IGE en tenue camouflée.
Samuel Sarr est tout simplement dans une situation où il s’est retrouvé happé par loyauté et wadisme éternel.
Le M23 et « Y’en A marre », à ce rythme-là ont encore de quoi affûter leurs cordes vocales et de quoi pousser des cris d’orfraies, car cette tiédeur dans cette traque, du moins ces maladresses dans la méthode pourrait encore leur donner motifs à suspicions sur un changement d’attitudes véritable dans nos mœurs dirigeantes.
Il faut aussi noter que notre télévision nationale n’a pas encore entamé sa mue de son ADN qui lui fait encore proposer au JT de 20 heures, 25 minutes sur le séminaire des enseignants de l’APR qui auraient pu être positivement et plus utilement remplacée, par une invitation d’un consultant pour nous entretenir sur les conséquences de l’intervention de la France au Mali et sur les arrestations quotidiennes distillées dans la presse d’éventuels islamistes, et ravivant nos inquiétudes sur leur présence dans nos murs si fragiles et poreux.

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