(Rewmi 19/10/2012) Qui disaient que, tant que le régime de Yahya Jammeh est là, il sera difficile de faire taire les armes au sud du pays ? Du commerce de bois au trafic de drogue, Jammeh tire profit de cette situation, avec l’aide de l'aile du Mfdc dirigée par Salif Sadio. Ce qui fait que l’Etat négocie dans le vide, car l’un de ses piliers dans cette crise n’est pas sincère. Le président gambien au cœur d’une rébellion armée et déguisée
Grosse révélation de nos confrères de Seninfo. Une révélation qui va pousser l’Etat du Sénégal à revoir sa position concernant la recherche de la paix définitive en Casamance. Il est aujourd’hui établi que dans cette histoire de la crise Casamançaise, il a toujours été question d'intérêts à sauvegarder, pour certains, surtout côtés gambiens et Bissau Guinéens, les deux pays limitrophes qui sont devenus de facto incontournables dans la cherche de cette paix. Nos confrères nous informent, en effet, que beaucoup d'acteurs œuvrent contre le retour de la paix dans cette région du Sud, parce que des pays y trouvent leur compte, tout comme certaines autorités. Et ici, c’est la Gambie, en l’occurrence Yaya Jammeh lui-même qui se trouve dans le cœur de cette rébellion. Et ce, face à la naîveté de l’Etat du Sénégal, qui se laisse railler par son voisin gambien qui devrait, pourtant, l’aider à mettre fin à la crise. Selon la même source, le village de Kuram représente l'un des points stratégiques de Salif Sadio (un des chefs militaires du Mfdc) où l'armée sénégalaise devrait renforcer sa base. Car, selon elle, Kuram et Djouloulou sont les principales localités en Casamance qui subissent le plus d'attaques des rebelles. Mieux, en Gambie, il existe un village dénommé Boulock qui mène à Kuram et, à partir de cette localité, il y a deux voies situées à droite qui aboutissent à Kouredj, une autre localité d'une importance capitale du dispositif des rebelles. Car, dans ce coin, nous informe-t-on, se déroule le plus grand commerce du bois organisé par le gouvernement gambien pour les Taïwanais. Un commerce florissant qui se fait avec la devise américaine du dollar. Boulock est d'autant plus important qu’il abrite une base militaire gambienne qui y a été installée pour faciliter l'accès des armes utilisées par les rebelles dans la crise casamançaise.
Salif Sadio, Jammeh et les villages de Kuredj, Djiran, Djiter et Elol
De même, cette base militaire gambienne faciliterait le trafic de drogue vers des pays comme la Guinée Bissau, le Nigéria ou même l'Europe.Dans le même dispositif, quatre autres villages jouent un rôle capital. Il s’agit de Kuredj, Djiran, Djiter et Elol, contrôlés par Salif Sadio. Et l'armée sénégalaise aurait du mal à y accéder. Comble de malheur, nos sources révèlent qu'un soldat gambien qui serait quelque part dans le monde, avait été envoyé au Pakistan pour être initié au maniement de l'arme lourde. Ce dernier, à son retour, aurait procédé à la formation des rebelles.
Au cœur du quartier général de Salif Sadio, on raconte qu'un certain M. D. -casamançais de naissance basé en Gambie, précisément, à Talinding Koundiang- est président d'une association de lutteurs dans le pays de Yahya Jammeh. Mais, cette association ne lui servirait que d’écran car, il serait le principal émissaire entre le président gambien et le chef rebelle Salif Sadio. M. D. remplace, d'après nos sources, un certain A.T. qui est actuellement détenu prisonnier à Mile Two pour vol d'argent du président gambien et d'équipements à Kanilaï Farm, entre autres.
Dans l'histoire de cette crise, A. T. serait un proche d'une certaine personne surnommée «Vieux» qui se trouve être le n°2 de Salif Sadio. «Vieux» aurait été tué par Salif Sadio. À signaler que A T. avait été emprisonné, avant l’affaire des armes iraniennes à destination de Kanilaï Farm mais, interceptées à Lagos, en 2010. Cette affaire lève un coin du voile, cette affaire d’armes qui vient confirmer le rôle encore une fois de Jammeh dans la transaction de ces armes vers les rebelles. En effet, la découverte d'un arsenal destiné aux rebelles de Casamance avait conduit à la rupture des relations diplomatiques entre le Sénégal et l'Iran, ainsi qu’à une crise avec la Gambie, par où les armes auraient transité.
Tout est parti de la saisie d’une cargaison d’armes par la police nigériane en octobre 2010. En provenance d’Iran, ces treize conteneurs remplis d’armes lourdes étaient destinés à la Gambie. Une découverte qui avait donné des sueurs froides à Dakar, au point que la présidence avait rappellé son ambassadeur en Iran pour consultations.
Sambou BIAGUI
REWMI QUOTIDIEN
Vendredi 19 Octobre 2012 - 00:59
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