dimanche 10 mars 2013

Biens mal acquis-Le Président Macky Sall met fin à la polémique sur la médiation pénale: «Nous irons jusqu’au bout, sans compromission»

(Le Quotidien (Sn) 08/03/2013)
Il était attendu du Président Macky Sall qu’il tranche le débat soulevé sur la médiation pénale autour des biens mal acquis. Le Conseil des ministres d’hier a été pour lui une tribune pour réaffirmer sa «détermination» à poursuivre les procédures judiciaires et «sans compromission possible». Bref, une autre façon de tuer cette médiation pénale qui a installé une cacophonie dans la communication gouvernementale.

L’imbroglio de la communication autour de la médiation pénale, comme alternative au recouvrement des biens mal acquis, ne pouvait laisser indifférent le président de la République. Cer­tains avaient rangé la proposition de Me El hadj Diouf, d’abord dans son «identité» à s’époumoner sans retenue.
Alors que l’avocat persistait et signait que c’est Macky Sall qui lui avait «demandé de dire que si les gens qui sont poursuivis acceptent de rembourser les 80%, il renoncerait aux 20%». Dans le communiqué du Conseil des ministres d’hier, il est indiqué : «Le chef de l’Etat s’est attaché à revenir sur la lutte contre la corruption, les détournements de deniers publics et l’enrichissement illicite.» Voilà qui traduit la préoccupation du Président pour la cacophonie notée dans la communication sur la médiation pénale proposée. Pour mettre fin à cette polémique, Macky Sall a «réaffirmé la détermination in­fail­lible à mettre fin à l’impunité et à poursuivre résolument les procédures judiciaires en cours, jusqu’à leur terme, sans compromission possible, et ceci dans le cadre des lois en vigueur et dans le respect de l’indépendance de la justice».
L’énoncé est assez diplomatique car, à aucun moment, dans le communiqué, il n’a utilisé «médiation pénale». «Poursuivre les procédures jusqu’à leur terme», c’était la promesse. Cette «compromission» dont il parle était le qualificatif des opposants à la médiation pénale Dans le respect «des lois en vi­gueur» voudrait-il dire que cette hypothèse est exclue ? «L’in­dépendance de la Justice» ici, répondrait à ce que les magistrats rouspétaient, comme l’écrivait Le Quotidien dans son édition du 6 mars : «l’immixtion de l’Exécutif dans le Judiciaire». Bref, sans le dire, le Président met fin à la polémique qui enflait de jour en jour.
La confirmation de cette proposition par le porte-parole du gouvernement, Abdou Latif Coulibaly «officialisant» la version de Me Diouf, les hochements de tête de Benno bokk yaakaar brisant «l’espoir» de Bathily, Idrissa Seck et Cie, les précisions du ministre de la justice dans L’Observateur n’ayant pas pu éteindre les flammes allumées, il ne restait que la parole du Président pour rassurer sur la suite à donner au dossier des biens mal acquis. Mieux, en réitérant sa volonté d’aller jusqu’au bout, Macky Sall dégonfle ce que d’aucun considéraient comme un «ballon de sonde». Ainsi, le Chef reprend le clairon que, désormais, tous les porte-parole sont appelés à embûcher.

par Hamath KANE

© Copyright Le Quotidien (Sn)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire