(Le Quotidien (Sn) 08/03/2013)
Il était attendu du Président Macky Sall qu’il tranche le
débat soulevé sur la médiation pénale autour des biens mal acquis. Le Conseil
des ministres d’hier a été pour lui une tribune pour réaffirmer sa
«détermination» à poursuivre les procédures judiciaires et «sans compromission
possible». Bref, une autre façon de tuer cette médiation pénale qui a installé
une cacophonie dans la communication gouvernementale.
L’imbroglio de la
communication autour de la médiation pénale, comme alternative au recouvrement
des biens mal acquis, ne pouvait laisser indifférent le président de la
République. Certains avaient rangé la proposition de Me El hadj Diouf, d’abord
dans son «identité» à s’époumoner sans retenue.
Alors que l’avocat
persistait et signait que c’est Macky Sall qui lui avait «demandé de dire que si
les gens qui sont poursuivis acceptent de rembourser les 80%, il renoncerait aux
20%». Dans le communiqué du Conseil des ministres d’hier, il est indiqué : «Le
chef de l’Etat s’est attaché à revenir sur la lutte contre la corruption, les
détournements de deniers publics et l’enrichissement illicite.» Voilà qui
traduit la préoccupation du Président pour la cacophonie notée dans la
communication sur la médiation pénale proposée. Pour mettre fin à cette
polémique, Macky Sall a «réaffirmé la détermination infaillible à mettre fin à
l’impunité et à poursuivre résolument les procédures judiciaires en cours,
jusqu’à leur terme, sans compromission possible, et ceci dans le cadre des lois
en vigueur et dans le respect de l’indépendance de la justice».
L’énoncé est
assez diplomatique car, à aucun moment, dans le communiqué, il n’a utilisé
«médiation pénale». «Poursuivre les procédures jusqu’à leur terme», c’était la
promesse. Cette «compromission» dont il parle était le qualificatif des
opposants à la médiation pénale Dans le respect «des lois en vigueur»
voudrait-il dire que cette hypothèse est exclue ? «L’indépendance de la
Justice» ici, répondrait à ce que les magistrats rouspétaient, comme l’écrivait
Le Quotidien dans son édition du 6 mars : «l’immixtion de l’Exécutif dans le
Judiciaire». Bref, sans le dire, le Président met fin à la polémique qui enflait
de jour en jour.
La confirmation de cette proposition par le porte-parole du
gouvernement, Abdou Latif Coulibaly «officialisant» la version de Me Diouf, les
hochements de tête de Benno bokk yaakaar brisant «l’espoir» de Bathily, Idrissa
Seck et Cie, les précisions du ministre de la justice dans L’Observateur n’ayant
pas pu éteindre les flammes allumées, il ne restait que la parole du Président
pour rassurer sur la suite à donner au dossier des biens mal acquis. Mieux, en
réitérant sa volonté d’aller jusqu’au bout, Macky Sall dégonfle ce que d’aucun
considéraient comme un «ballon de sonde». Ainsi, le Chef reprend le clairon que,
désormais, tous les porte-parole sont appelés à embûcher.
par Hamath
KANE
© Copyright Le Quotidien
(Sn)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire