(Rewmi 08/03/2013)
Le professeur Amsatou Sow Sidibé a relevé, jeudi à Dakar, la
nécessité de réformer le code de procédure pénale du Sénégal en octroyant aux
organisations des défense des droits humains la faculté d’ester en justice les
hommes qui manifestent de la violence à l’égard des femmes.‘’Dans nos
sociétés, on dit souvent aux femmes : il ne faut pas ester son mari en justice.
Il y a des violences qui relèvent de la compétence de la justice. La faculté
d’ester des hommes en justice doit être octroyée aux organisations de
protection, de promotion et de défense des droits humains’’, a estimé Mme
Sidibé, juriste et actrice de la lutte pour le respect des droits humains.
Ministre-conseiller à la Présidence de la République, elle s’exprimait
au cours d’une rencontre initiée par Google-Sénégal en prélude à la journée
mondiale de la femme prévue vendredi.
Au cours de cette rencontre, le
Professeur Sidibé a pu échanger, via une vidéoconférence, avec des élèves du
lycée John Fitzgerald Kennedy de Dakar, des étudiants d’un institut supérieur en
management et d’autres femmes basées en France, en Cote d’Ivoire entre autres
sites interconnectés.
‘’Il faut que l’on puisse réformer le code de
procédure pénale du Sénégal pour pouvoir ester en justice les maris et les
hommes qui sont violents à l’égard des femmes. Toutes les questions taboues
telles que la pédophilie, le viol, l’inceste, entre autres, il faudrait les
mettre à nu et oser ester ces crimes devant la justice’’, a plaidé la candidate
à la dernière élection présidentielle.
S’adressant aux jeunes filles qui
ont suivi cette vidéoconférence, Amsatou Sow Sidibé a insisté sur le fait que
les tabous doivent être brisés. ‘’Ce sont des questions de société qu’il faut
dénoncer. Soyez exigeantes en vous-mêmes, envers l’Etat et envers votre propre
environnement pour la défense de vos droits. Ce n’est pas faire de la charité,
c’est un droit’’, a-t-elle souligné, répondant à des questions de jeunes
écolières.
‘’On tombe souvent sur des décisions de justice faisant état
d’un viol et que l’auteur n’écope que d’une peine dérisoire. Il s’y ajoute que
plusieurs femmes, compte tenu de réalités sociales, n’osent pas ester leur mari
en justice. D’où l’importance de réformer le code pénal pour que certaines
organisations puissent porter ce combat’’, a expliqué la juriste.
Pour
elle, ''l'Etat doit s'engager à appliquer les instruments juridiques qui vont
dans le sens de protéger les droits des femmes avec l'application notamment de
la résolution 1325 du système des Nations unies''.
APS
© Copyright Rewmi
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire