dimanche 10 mars 2013

Violences faites aux femmes: Amsatou Sow Sidibé pour une réforme du code de procédure pénale

(Rewmi 08/03/2013)
Le professeur Amsatou Sow Sidibé a relevé, jeudi à Dakar, la nécessité de réformer le code de procédure pénale du Sénégal en octroyant aux organisations des défense des droits humains la faculté d’ester en justice les hommes qui manifestent de la violence à l’égard des femmes.
‘’Dans nos sociétés, on dit souvent aux femmes : il ne faut pas ester son mari en justice. Il y a des violences qui relèvent de la compétence de la justice. La faculté d’ester des hommes en justice doit être octroyée aux organisations de protection, de promotion et de défense des droits humains’’, a estimé Mme Sidibé, juriste et actrice de la lutte pour le respect des droits humains.
Ministre-conseiller à la Présidence de la République, elle s’exprimait au cours d’une rencontre initiée par Google-Sénégal en prélude à la journée mondiale de la femme prévue vendredi.
Au cours de cette rencontre, le Professeur Sidibé a pu échanger, via une vidéoconférence, avec des élèves du lycée John Fitzgerald Kennedy de Dakar, des étudiants d’un institut supérieur en management et d’autres femmes basées en France, en Cote d’Ivoire entre autres sites interconnectés.
‘’Il faut que l’on puisse réformer le code de procédure pénale du Sénégal pour pouvoir ester en justice les maris et les hommes qui sont violents à l’égard des femmes. Toutes les questions taboues telles que la pédophilie, le viol, l’inceste, entre autres, il faudrait les mettre à nu et oser ester ces crimes devant la justice’’, a plaidé la candidate à la dernière élection présidentielle.
S’adressant aux jeunes filles qui ont suivi cette vidéoconférence, Amsatou Sow Sidibé a insisté sur le fait que les tabous doivent être brisés. ‘’Ce sont des questions de société qu’il faut dénoncer. Soyez exigeantes en vous-mêmes, envers l’Etat et envers votre propre environnement pour la défense de vos droits. Ce n’est pas faire de la charité, c’est un droit’’, a-t-elle souligné, répondant à des questions de jeunes écolières.
‘’On tombe souvent sur des décisions de justice faisant état d’un viol et que l’auteur n’écope que d’une peine dérisoire. Il s’y ajoute que plusieurs femmes, compte tenu de réalités sociales, n’osent pas ester leur mari en justice. D’où l’importance de réformer le code pénal pour que certaines organisations puissent porter ce combat’’, a expliqué la juriste.
Pour elle, ''l'Etat doit s'engager à appliquer les instruments juridiques qui vont dans le sens de protéger les droits des femmes avec l'application notamment de la résolution 1325 du système des Nations unies''.

APS

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