(Walfadjiri 13/04/2012)
Un coin se lève sur la gestion du pouvoir libéral
d’Abdoulaye Wade. Au sortir du premier Conseil des ministres du nouveau régime,
l’équipe du Premier ministre Abdoul Mbaye révèle avoir hérité de caisses vides.
Abdoulaye Wade l’avait avoué pendant la campagne : les finances
publiques sont au point mort. Qu’importe. Pour Macky Sall, l’argument de
campagne n’avait pas varié et avait fait mouche : baisse des denrées de première
nécessité et la campagne agricole. Hier, au sortir du premier Conseil des
ministres un autre aveu est tombé après celui de Wade : en dehors des denrées de
première nécessité et des urgences qui concernent le monde rural, il faudra
mettre une croix sur les autres attentes.
C’est le ministre de
l’Intérieur qui avance le premier pour les justifications : «Nous avons constaté
que le Sénégal est dans une situation extrêmement grave. Le cadrage
macro-économique de notre pays fait peur. Il y a urgence de tous les côtés et
les caisses sont en situation de tension». Sur le plan de la trésorerie tout
comme sur celui du cadrage macroéconomique, le Sénégal se trouve dans une
«situation grave qui nécessite un sursaut national», insiste le nouveau ministre
de l’Intérieur.
Aucune explication n’a été avancée sur les termes de ce
sursaut national. Faudra-t-il que les enseignants renoncent à leurs
revendications qui menacent l’année scolaire, par exemple ? Mbaye Ndiaye ajoute
qu’il y a «une nécessité de faire ponction à l’endroit du soutien à l’énergie de
plus de 65 milliards». Ponction sur les salaires ? Rien n’est encore dit.
Ministre du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo rassure : «Nous travaillons à
trouver les ressources qu’il faut». Reste à savoir où et comment. «Ce qui est
constant, c’est que nous avons trouvé des dépenses qui ont dépassé les
recettes», ajoute-t-il. La transparence à laquelle s’est engagé le gouvernement
aidera peut-être à faire un état des lieux publics.
Pour l’heure donc, le
gouvernement de Macky Sall ne s’engage que sur deux promesses : la baisse des
denrées de première nécessité et la tenue de la campagne agricole - cette
dernière est une évidence. Sinon, il n’y a pas d’autres priorités budgétaires,
renseigne le ministre du Budget. «Nous n’allons pas engager d’autres dépenses,
c’est exclu. Nous allons travailler à respecter les ressources que nous avons
dans le Budget et éventuellement avec nos partenaires pour pouvoir tenir. Nous
sommes dans un rayon des urgences», a laissé entendre Abdoulaye Daouda Diallo.
Peut-être un dossier urgent à soulever lors de la visite de Macky Sall en
France.
Yakhya MASSALY
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