mardi 3 avril 2012

Rétablissement de l’autorité de l’Etat, Situation économique difficile, Départ amer de la Présidence, Spectre des audits,…: Wade-Macky, la passation de sévices

(Le Quotidien (Sn) 03/04/2012) 
Ils ont été nombreux les partisans de Macky Sall et de Abdoulaye Wade à manifester leur joie hier aux abords de la présidence de la République. Si pour ceux du Président élu, l’heure était au parachèvement d’un processus qui a débuté depuis le 25 mars avec la victoire de leur candidat, les partisans de Wade saluaient le comportement démocratique de leur leader. Mais ce qui attend les deux hommes est loin d’être tout rose.

En lui passant le témoin hier, Abdoulaye Wade a non seulement cédé le pouvoir présidentiel à Macky Sall, mais il lui a aussi légué d’énormes difficultés à gérer. Et à ce titre, il y a urgence car il s’agit de trouver dans les plus brefs délais près de 200 milliards pour gérer certaines demandes très fortes (voir Le Quotidien n° 2762 du lundi 2 avril 2012).
Nonobstant cet aspect économique, il s’agira pour le Président Macky Sall de rétablir l’autorité de l’Etat mais surtout de donner le signal fort attendu dans la bonne gouvernance en faisant l’état des lieux par le biais des audits à engager. L’homme est conscient de tout cela et a tenu à le rappeler hier en raccompagnant son homologue cap-verdien venu assister à son investiture.
En énumérant les difficultés à gérer, il a tenu à souligner qu’il y a «le défi de l’école, des universités, de la santé, la couverture maladie, les défis de développement de manière générale». Cependant, cité par l’Agence de presse sénégalaise (Aps), il avance que «le premier défi est d’abord la remise de l’Etat sur les rails et un état démocratique», cela passe par la promotion de «la bonne gouvernance et les actes publics» à poser dans le futur.
C’est pourquoi cette passation de services entre Wade et Macky ressemble plutôt à une passation de sévices. Ce d’autant plus que l’ancien locataire du Palais de l’avenue Léopold Sédar Senghor ne quitte pas les lieux de gaieté de cœur. Du moins si on s’en tient aux différents discours tenus depuis son fameux coup de fil de félicitations à son adversaire.
Le point d’orgue de cette amertume, issue de la défaite, a été le congrès extraordinaire du Parti démocratique sénégalais (Pds) tenu samedi dernier au Cices. Les Sénégalais ont eu droit à un Me Abdoulaye Wade vindicatif et très amer. Et les différents alliés du Pds ne diront pas le contraire, eux qui, sans ménagement, ont été remerciés au beau milieu de ce conclave.
Hier donc au moment de remettre les clefs du Palais à son successeur Macky Sall, cela ne devait pas être la joie pour Wade. Lui qui demandait seulement trois ans pour terminer ses chantiers a du avoir une grosse boule en travers de la gorge en descendant pour la dernière fois les marches du Palais. Plus que des sévices, cela a du être un supplice.

par Mamadou Biaye

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