(Sud Quotidien 13/04/2012)
L’issue du premier conseil des ministres d’hier, jeudi 12
avril a donné une douche froide aux populations. Le ministre délégué, chargé du
budget en est sorti avec une « bombe » qu’il a servie à la presse dans les
paisibles jardins du Palais de la République. Abdoulaye Daouda Diallo fait état
de « caisses vides » de l’Etat. Une situation qu’avait en tout cas, on s’en
souvient, laissé entendre le président sortant, Me Abdoulaye Wade, entre les
deux tours de la campagne présidentielle.
Le Sénégal s’achemine t-il vers
une banqueroute ? La question s’impose si l’on s’en tient aux propos du nouveau
ministre délégué, chargé du budget. A la question de savoir si le nouveau
gouvernement a hérité de « caisses vides », le ministre du budget de lancer : «
évidemment et le président sortant l’avait même dit ». Abdoulaye Daouda Diallo
qui venait de sortir fraîchement du premier conseil des ministres de l’équipe
dirigée par le Premier ministre Abdoul Mbaye, de préciser : « Bon, en tant que
budget, caisses vides ça n’a pas trop de sens, c’est quelque chose d’assez
élastique. Ce qui est constant c’est que nous avons trouvé des dépenses qui ont
dépassé les recettes. »
Une situation qui fait dire à Mbaye Ndiaye,
ministre de l’Intérieur que : « le Sénégal s’est retrouvé dans une situation
économique extrêmement grave, nécessitant un sursaut national ». A l’en croire,
« des éclairages du président de la République, du Premier ministre, du ministre
de l’Economie et des Finances et des autres (ndlr : les ministres), nous
apprenons que le Sénégal est dans une situation extrêmement grave ». Avant
d’avertir : « le cadrage macroéconomique du Sénégal fait peur. Il faut que tous
les Sénégalais le sachent, les mouvements sociaux surtout ». Et d’ajouter : «
Cette situation nécessite un effort national, une prise de conscience globale et
un sursaut national, pour que chacun y mette du sien. »
Les priorités et
urgences d’abord
Le Ministre de l’Economie et des Finances (Mef), Amadou
Kane, pour sa part, a fait savoir qu’il y a beaucoup d’urgences. « La situation
n’est pas simple et on s’atèle à traiter les urgences. Il faut faire en sorte
que nous puissions sortir la tête de l’eau et nous occuper de la croissance ».
Sur le même tempo, son ministre délégué, chargé du budget de rappeler
qu’ «objectivement », il n’y a pas de priorité budgétaire en dehors de la baisse
des denrées de première nécessité et la tenue de la campagne agricole. Selon
lui, « ce sont des engagements du Président de la République et nous sommes
tenus de les respecter ». Maintenant, a fait savoir Abdoulaye Daouda Diallo, «
nous n’allons pas engager des dépenses, ça c’est exclu. Nous travaillons à
respecter les ressources que nous pensons avoir dans le budget et éventuellement
avec nos partenaires ».
D’après lui, le travail de l’équipe qu’il dirige
consistera à tout faire pour équilibrer cette situation. « Nous travaillerons à
trouver des ressources additionnelles si cela s’avère nécessaire mais la
situation telle que nous l’avons héritée, le président sortant l’avait
d’ailleurs suggérée en déclarant qu’il n’était pas évident qu’on arrive à payer
les salaires ». Essayant de tromper son ton alarmiste, M. Diallo espère qu’«on
n’en sera pas là mais la situation est quand même sérieuse ». « Nous connaissons
une situation assez déséquilibrée et la tension est perceptible surtout que nous
faisons face à des urgences. Aujourd’hui, il y a une bonne partie de la
population qui est pressée par la faim et d’autre part, il y a la campagne
agricole qui pointe à l’horizon. Il y a effectivement le problème de l’énergie
qui véritablement continue de mettre la pression. Donc un certain de nombre de
choses qui font que forcément nous faisons face à des urgences
».
(Avec Sud Fm)
Publié
le 13/04/2012 | 03H07 GMT par Bacary DABO
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Quotidien
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