(Sud Quotidien 18/04/2012)
Environ plus de 50 mille personnes pataugent dans les eaux
usées rejétées quotidiennement par le collecteur des Hlm Case-bi avec tout ce
que cela comporte comme conséquence sur le plan sanitaire et environnemental.
Rien que dans la commune d'arrondissement des Parcelles, entre 30 mille et 40
milles personnes sont affectées”. Si l'on y ajoute les populations de Cambérène,
des unités 5 et 6, de la cité Fadia, on mesure aisément l'ampleur des dégâts qui
guette toute la capitale.Des eaux usées qui coulent à flot d’un
collecteur de l’Office national de l’assainissement (Onas) du rond point des Hlm
Case-bi. Les allées longeant les unités 5, 6, 7, 8, tel un long fleuve qui
déborde, sont complètement inondées par ces eaux. Des ordures déversées à
certains endroits, le tout mêlé à une odeur nauséabonde qui empeste
l’atmosphère, de grosses pierres disposées ça et là servent de passerelles pour
des piétons qui parfois trébuchent dans les eaux.
Et comme si cela ne suffit
pas, la dégradation de la route causée par le ruissellement des eaux usées, des
voitures en panne au milieu des nids-de-poules remplies d’eaux, des riverains
qui procèdent d’un grand détour pour vaquer à leurs occupations viennent camper
le décor de cette allée de Cambérène. C’est la conséquence de la destruction du
collecteur des eaux usées du rond point Case-bi par les populations du village
traditionnel de Cambérène protestant ainsi contre le projet de construction d’un
émissaire.
En effet, depuis le 5févirer dernier, la population de
Cambérène qui rejette la mise en place de ce système d’évacuation des eaux usées
en mer traversant leur localité ont évolué d’un cran dans leur lutte. Elles ont
en endommageant à plusieurs endroits, les canaux de déversement enfouis sous
terre pour l’évacuation des eaux usées vers la mer (plage de leur localité),
directement sans intoxiquer les populations et le collecteur de
Case-bi.
Conséquence, c'est un véritable calvaire que vivent les
habitants de toute cette zone périurbaine de Dakar, des Parcelles Assainies à la
cité Fadia en passant par les Hlm Case-bi. Les riverains de ce périmètre où eaux
usées, bouts de vidange ordures ornent le décor tout comme la puanteur qui
agraisse les narines de tout passagant et de grosses pierres qui servent de pont
pour accéder à leurs domiciles. Ces eaux qui envishissent des maisons
environnantes de l’Unité 7 et des points bas et espaces publiques, traversent et
coupent toute la cité en 2 parties. Même la mosquée de cette localité n’est pas
épargné.
Pis, au-delà de cette environnement immédiat, c’est toute
presque toutes commune d’arrondissement des Parcelles assainies qui sont
affectées en plus de Cambérène et des autres unités du dépatrement de
Guédiawaye. Bref il s’agit d’une véritable bombe écologique, qui s’elle n’est
pas désamorcé à temps, ravagera beaucoup de quartiers de la capitale
sénégalaise.
Toutes les Parcelles assainies attentes...
Selon le
Moussa Sy, maire des Parcelles Assainies, en tout “entre 30 mille et 40 mille
personnes sont affectés” par ces rejets d’eaux usées dans sa commune. Si l’on y
ajoute les populations de Cambérène, des unités 5 et 6, de la cité Fadia, c’est
environ plus de 50 milles personnes qui pataugent dans cette catastrophe depuis
plus de deux mois maintenant.
En atteste, selon Moussa Sy, “en plus des
cinq quartiers qui sont directement conernés, les populations de 15 unités sur
les 20 sont concernées, notamment les unités 7, 8, 9, 10, 11, 12, 14, etc. Or
chaque unité compte environ 5000 parcelles. Toutes les canalisations sont
bouchées, les eaux usées ne passent plus. Les égouts, les point bas sont
inondés. Chacun creuse un tou pour déverser le trop plein au niveaux des places
publiques”.
C’est pourquoi “il faut que l’Etat de concert avec les
populations et le Khalife de Cambérène trouvent une solution le plus vite
possible. Sinon, avec la propagation des moustiques, des maladies, bref des
problème de santé tout comme de circulation réelle, on s’achimine vers une
véritable catastrophe qui risque d’affecter plusieurs zones de la capitale”
prévient le maire des Parcelles assainies. D'ailleurs, en mars dernier, les
agents de l'Onas dépêchés sur place réparer le collecteur et les parités
endommagées du canal ont été chassé par les jeunes de Cambérène informe cette
structure.
Une situation plus que jamais alarmante pour la santé publique
et la bonne gestion environnementale. Comme un malheur ne vient jamais seul,
avec l’insalubrité s’est installé du jour au lendemain, des commerces voient
leur chiffres d’affaire baisser parce qu’envahis et isolés par la saleté. Ce qui
constitue une perte énorme pour ces commerçants établis dans cette zone de
Dakar.
Gérants de «fast-food», boutiquiers, vendeuses de gargotes,
d’arachides, chauffeur de taxis «clando », se plaignent de cette insalubrité qui
en est la cause. «La clientèle est moins fréquente, les recettes sont en baisse.
Ce qui entraine le problème de paiement des salaires, des factures et des
fournisseurs…», souligne Aly Thiam, gérant du Complexe le Taïf.
Le non
respect des accords par l’Etat, la cause
Du côté des populations,
l’explication est claire. Selon Libasse Anne, chargé de la communication du
Comité d’initiative pour la défense de l’environnement de Cambérène (Cidec) «les
populations de Cambérène n’ont jamais été d’accord pour la mise en place d’un
système d’évacuation des eaux usées traversant leur localité». Et l’Etat, depuis
le départ n’a pas respecté ses engagements. «L’Etat n’a pas respecté ses
engagements depuis les années 1986-87 voire 1988 où les premières approches ont
été faites. Ce projet prévoyait de faire entrer la canalisation jusque dans la
mer, mais ceux qui étaient chargés de poser cette canalisation, l’ont arrêté à
la plage laissant s’écouler les eaux usées avec toutes les nuisances que cela
comporte».
A son avis, après la cassure des premiers tuyaux en
fibrociment, des problèmes ont fait surface amenant à des négociations entre les
autorités étatiques et celles de Cambérène. Suite à des négociations, les
autorités de l’époque ont convenus qu’il ne s’agissait pas de de canal pour
l’évacuation d’eau usées, mais des eaux pluviales. «Et de bonne foi, l’Etat a
accepté. En 1989, quand les premières eaux ont commencé à s’écouler, c’est là
que les vieux de la localité ont compris qu’ils avaient fait l’objet d’arnaque.
Conséquence, nous en sommes arrivés à cette situation» souligne le chargé de
communication du comité. Libasse précise qu’à «deux reprises, nous avons pris
des engagements avec l’Etat qui ne les a jamais respectés. Un bon jour, ils sont
venus nous dire qu’ils ont bénéficié d’un financement de l’Union européenne pour
agrandir l’émissaire. Et, nous leur avons dit non, que faites-vous des accords
de 2000 selon lesquels le déversement devrait être arrêté?
Macky Sall
invité à faire du problème de l’émissaire une priorité
Pis, «avec le
système de boue activée utilisé par la station de traitement d’alors si
l’écoulement se fait de façon gravitaire, il y a des boues résiduelles qui
s’accumulent dans la canalisation. Après une longue période, elles finissent par
obstruer la canalisation. C’est ce qui s’est passé en octobre 2000. L’eau ne
pouvant plus passer à cause de la boue la canalisation a explosé au milieu du
village de Cambérène, inondant beaucoup de maisons allant même jusqu’à la
mosquée», Or, «Cambérène n’est pas connecté au branchement des eaux usées. Nous
qui ne bénéficions pas de la politique d’assainissement du Sénégal, recevons les
déchets des autres. Nous avons dit que ça doit se terminer», nous dit Libasse
Anne
C’est pourquoi, les populations excédés par ce problème, les sont
allées pour la premières fois bloquer la canalisation à l’entrée du village, en
octobre 2000. Depuis janvier 2010, les populations se sont organisées et ont mis
en place une avec l’aval de toutes les autorités de la localité (Guides
religieux (marabouts, imams), les chefs coutumiers, maire, chef de quartier
entre autres). Elle est l’interlocutrice de l’Etat. Et comme la situation
perdure, «la canalisation fut bloquée depuis le 5 février 2012. Le préfet de
Dakar à l’époque, au lieu de venir pousser les populations à la table de
négociations pour trouver une solution, a préféré utilisé la manière forte en
demandant aux forces de l’ordre de déboucher la canalisation. Et là, les
populations se sont organisées…». Pour la résolution définitive de ce problème
«nous appelons au nouveau gouvernement du Sénégal à faire cette émissaire une
priorité prioritaire», lance Libasse Anne.
Saër SY (Stagiaire)
Et I.
DIALLO
Publié le 18/04/2012 | 03H00 GMT par SAER SY
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Quotidien
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