(Sud Quotidien 07/01/2013)
Les défis couchés sur la table de l’année 2013 du président
Macky Sall et qui font l’objet du dossier ci-contre, font remonter l’épineuse
question des inondations, la dette publique et la situation économique, le
chômage, la Casamance, etc. Autant de gros chantiers qui n’ont rien à voir avec
les « grands chantiers » de l’autre mais qui demandent beaucoup de ressources
financières, une mobilisation totale et entière et une haute idée de sa mission
publique.
Le mot est lâché : public comme biens communs, dans un pays
dont on se demande s’il ne marche sur la tête, au vu des gens qui s’y promènent
avec des chèques libellés en milliards de francs Cfa. Sacré Sénégal où la
pauvreté la plus crasse côtoie la richesse la plus insolente. Les milliards y
sont banalisés à un tel point qu’on en parle, comme s’il s’agissait de
cacahuètes.
Le hic, c’est que tout cet argent dont certains se
gargarisent de posséder n’a pas été généré par le fruit de leur labeur. Bien au
contraire, il a été amassé au détour d’un pillage systématique des biens
publics. Même si l’on essaie de camoufler en invoquant des fonds politiques ou
en faisant appel à de généreux donateurs arabes, feignant d’oublier qu’en
démocratie toutes les acquisitions obtenues dans le cadre de fonctions
officielles doivent revenir à la République.
La démocratie, parce qu’elle
n’est pas une vache laitière, elle ne peut accepter qu’on puisse profiter de
positions de pouvoir pour s’enrichir à tout va. Comme on veut, en totale
impunité.
A l’évidence, un pays ne peut se construire dans le pillage
systématique de ses ressources. Et le Sénégal plus que tout autre, a besoin de
veiller à ce que les biens publics cessent d’être l’objet de soustractions
frauduleuses. D’où l’importance de la traque des biens mal acquis devenue une
véritable demande sociale.
La leçon qui doit en découler est de faire
comprendre à toutes les personnes qui en ont la charge, que le pouvoir est une
arme pour dessiner de nouvelles perspectives et transformer le vécu des citoyens
et des citoyennes au nom de qui il est exercé et non pour le canaliser dans le
sens d’intérêts propres, familiaux et claniques.
Cela passe par une
intransigeance qui réhabilite la culture de la sanction positive et ou négative,
par le biais d’organes de contrôle et une justice qui jouent leur rôle avec
efficacité et impartialité.
A ce titre, 2013 sera une année de vérité qui
confirmera que tous les engagements souscrits s’inscrivent dans la trajectoire
d’une ambition au service du Sénégal, ou qu’ils procèdent d’un savant baroud
d’esbroufe.
par Vieux SAVANE
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Quotidien
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