(Le Quotidien (Sn) 21/01/2013) Le pays ne semble pas avoir bien préparé le dossier qu’il doit présenter à ses partenaires institutionnels pour, non seulement obtenir un allègement de sa dette mais surtout, une rallonge importante, susceptible de lui permettre de lancer les grands chantiers de Macky Sall.
Après Abdoulaye Diop à deux reprises, Amadou Kane va se présenter devant les bailleurs de fonds du Club de Paris, pour obtenir des conditions supportables pour lever des capitaux afin de lancer ses projets de développement.
Le ministre de l’Economie et des finances, qui vise à revenir avec des promesses d’engagement de 5 000 milliards de francs Cfa, a pour ambition de faire mieux que son prédécesseur qui, à ce niveau, avait récolté des résultats appréciables. Déjà, dès 2004, sous la conduite du Premier ministre Idrissa Seck, le Sénégal, qui venait d’être admis à l’initiative Ppte, avait vu sa dette épongée et transformée en capitaux des plus consistants, plus qu’il n’en demandait.
Quelques années plus tard, en 2010, c’est le duo Abdoulaye Diop-Karim Wade qui parvenait à lever plus de 2,5 milliards de dollars alors qu’il n’en cherchait que 500 millions sur le marché de Londres. Cette fois-ci, le Sénégal va présenter au mois de mars prochain, à ses partenaires institutionnels, une demande de financement de l’ordre d’environ deux fois le budget national. Obtiendra-t-il satisfaction, that is the question, dirait-on dans la langue de Shakespeare.
Dossier à la traîne
Déjà, des fonctionnaires du ministère de l’Economie et des finances, maître d’œuvre de la cérémonie de Paris, s’étonnent, pour rester simple, du manque d’avancement du dossier du Sénégal, alors que l’échéance approche à grands pas. Alors que l’enjeu est important, au regard du niveau de la dette du pays et des besoins en matière d’infrastructures, aussi bien que de la demande sociale, ces agents ne savent pas exactement de quelle manière l’Etat va structurer ses besoins.
Ils rappellent que chaque fois que le dossier du Sénégal a été bien défendu devant les instances internationales, le pays s’en est toujours sorti avec brio, comme dit plus haut. Ils s’inquiètent donc que pour des raisons qui n’auraient rien à voir avec la compétence de l’Administration, le dossier que le Sénégal va présenter lors de son prochain passage devant le Club, soit sinon recalé, du moins traité avec peu d’égard.
Ces gens indiquent que l’Etat du Sénégal éprouve toujours des difficultés à convaincre ses bailleurs de lui faire totalement confiance, surtout en ce qui concerne les finances.
Ainsi, alors que le ministre de l’Economie et des finances a fait du «reprofilage de la dette», sa devise en matière d’endettement, il vient d’émettre pour 30 milliards de bons du trésor, avec un an de maturité, à taux variable, ce qui n’est pas un signe d’habileté de négociation. Dans le même ordre d’idées, ces fonctionnaires confient que les 80 milliards dont s’est gargarisé la tutelle, lorsqu’elle cherchait 50 milliards avec l’aide de Cgf Bourse, n’ont pu être obtenus qu’en mettant la pression sur les différentes banques installées à Dakar, et à qui on a pratiquement forcé la main pour qu’elles prennent des parts consistantes de cette créance.
par Mohamed GUEYE
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Après Abdoulaye Diop à deux reprises, Amadou Kane va se présenter devant les bailleurs de fonds du Club de Paris, pour obtenir des conditions supportables pour lever des capitaux afin de lancer ses projets de développement.
Le ministre de l’Economie et des finances, qui vise à revenir avec des promesses d’engagement de 5 000 milliards de francs Cfa, a pour ambition de faire mieux que son prédécesseur qui, à ce niveau, avait récolté des résultats appréciables. Déjà, dès 2004, sous la conduite du Premier ministre Idrissa Seck, le Sénégal, qui venait d’être admis à l’initiative Ppte, avait vu sa dette épongée et transformée en capitaux des plus consistants, plus qu’il n’en demandait.
Quelques années plus tard, en 2010, c’est le duo Abdoulaye Diop-Karim Wade qui parvenait à lever plus de 2,5 milliards de dollars alors qu’il n’en cherchait que 500 millions sur le marché de Londres. Cette fois-ci, le Sénégal va présenter au mois de mars prochain, à ses partenaires institutionnels, une demande de financement de l’ordre d’environ deux fois le budget national. Obtiendra-t-il satisfaction, that is the question, dirait-on dans la langue de Shakespeare.
Dossier à la traîne
Déjà, des fonctionnaires du ministère de l’Economie et des finances, maître d’œuvre de la cérémonie de Paris, s’étonnent, pour rester simple, du manque d’avancement du dossier du Sénégal, alors que l’échéance approche à grands pas. Alors que l’enjeu est important, au regard du niveau de la dette du pays et des besoins en matière d’infrastructures, aussi bien que de la demande sociale, ces agents ne savent pas exactement de quelle manière l’Etat va structurer ses besoins.
Ils rappellent que chaque fois que le dossier du Sénégal a été bien défendu devant les instances internationales, le pays s’en est toujours sorti avec brio, comme dit plus haut. Ils s’inquiètent donc que pour des raisons qui n’auraient rien à voir avec la compétence de l’Administration, le dossier que le Sénégal va présenter lors de son prochain passage devant le Club, soit sinon recalé, du moins traité avec peu d’égard.
Ces gens indiquent que l’Etat du Sénégal éprouve toujours des difficultés à convaincre ses bailleurs de lui faire totalement confiance, surtout en ce qui concerne les finances.
Ainsi, alors que le ministre de l’Economie et des finances a fait du «reprofilage de la dette», sa devise en matière d’endettement, il vient d’émettre pour 30 milliards de bons du trésor, avec un an de maturité, à taux variable, ce qui n’est pas un signe d’habileté de négociation. Dans le même ordre d’idées, ces fonctionnaires confient que les 80 milliards dont s’est gargarisé la tutelle, lorsqu’elle cherchait 50 milliards avec l’aide de Cgf Bourse, n’ont pu être obtenus qu’en mettant la pression sur les différentes banques installées à Dakar, et à qui on a pratiquement forcé la main pour qu’elles prennent des parts consistantes de cette créance.
par Mohamed GUEYE
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