(Le Quotidien (Sn)
11/01/2013)
Le plus prestigieux corps de contrôle de l’Etat a entrepris l’audit du Monument de la Renaissance africaine. Beaucoup d’acteurs ayant participé à sa conception et son érection vont passer ou sont déjà passés devant les limiers de l’Ige.
L’audit du Monument de la Renaissance africaine a commencé et cette fois-ci, elle va aller à terme. Le Quotidien a appris que depuis le 4 janvier dernier, l’Inspection générale d’Etat (Ige) a initié l’audit de cette statue, dont le Président Wade a voulu faire l’une des marques de son règne. L’enquête a été confiée aux inspecteurs d’Etat Modou Diop et Serigne Mbacké Fallou Diagne.
Ils vont déterminer si les conditions de réalisation, du financement et de gestion du Monument de la Renaissance africaine ont respecté les règles sur la passation de marchés et n’ont pas servi de prétexte pour l’enrichissement illicite de certaines personnes.
Dès réception de leur lettre de mission, les deux chargés de l’enquête ont commencé leurs auditions. Des hommes d’affaires dont les noms ont été cités dans la réalisation de ce monument ont déjà commencé à recevoir leur visite. Il ne serait pas surprenant que les entrepreneurs coréens de Mansudae corporation, et leur partenaire, l’architecte-ingénieur Pierre Goudiaby Atepa, soient bientôt entendus, s’ils ne l’ont pas déjà été.
On peut toutefois dire, sans se tromper, que l’audition de l’homme d’affaires Mbackyou Faye, qui a été l’autre pivot de la réalisation de ce projet, aux côtés de l’ancien chef de l’Etat, devrait révéler plein de choses.
D’après ce qu’il en a été dit dès 2008, par différents protagonistes, c’est que le Monument de la Renaissance devait, au départ, coûter 11 milliards de francs Cfa. L’Etat du Sénégal n’ayant pas cette somme à sa disposition, des proches du Président Wade lui ont conseillé de faire ce qu’ils ont appelé, «dation en paiement». Ce qui permettait de laisser les Coréens réaliser la statue en entier, et de se faire payer en nature, par des terrains que l’Etat leur offrait en contrepartie.
C’est cela qui a justifié la désaffectation d’environ 50 ha des terres de l’aéroport, qui ont été cédées à Mbackyou Faye, contre on ne sait quel montant. Ce qui a été prouvé à l’époque, et Le Quotidien l’avait grandement démontré, ce que le prix qui lui a été cédé pour les terrains de l’aéroport, à 4100 francs Cfa le m², était très fortement sous-évalué.
Quant à Pierre Goudiaby Atepa, il se disait à l’époque que c’est lui qui avait présenté les Nord-Coréens de Mansudae au Président Wade. C’est également lui qui a imaginé dans ce cas, la dation en paiement. Il affirmait à l’époque que le contrat avec les Coréens portait sur 15 milliards de francs Cfa. Et selon lui, les terres qui devaient être désaffectées à l’époque, ne devaient pas dépasser ce montant. Pourquoi n’a-t-il pas été suivi, il ne l’a jamais dit.
Pour en finir avec l’audit du monument, on sait que l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp) avait voulu également l’opérer en 2010. Parmi les dossiers de la passation des services entre Youssouf Sakho et Saër Niang, il y avait celui-là. Il a suffi que l’enquêteur de l’Armp lance ses investigations pour que le Président Wade convoque en urgence le directeur de l’Armp, et lui intime l’ordre de ne plus s’intéresser à ce dossier, au motif qu’il n’y avait «rien à voir de ce côté-là, étant donné que c’est mon propre argent que j’ai mis sur un projet que j’ai moi-même conçu». On n’a pas appris que l’Armp a insisté après cela.
par Mohamed GUEYE
© Copyright Le Quotidien (Sn)
Le plus prestigieux corps de contrôle de l’Etat a entrepris l’audit du Monument de la Renaissance africaine. Beaucoup d’acteurs ayant participé à sa conception et son érection vont passer ou sont déjà passés devant les limiers de l’Ige.
L’audit du Monument de la Renaissance africaine a commencé et cette fois-ci, elle va aller à terme. Le Quotidien a appris que depuis le 4 janvier dernier, l’Inspection générale d’Etat (Ige) a initié l’audit de cette statue, dont le Président Wade a voulu faire l’une des marques de son règne. L’enquête a été confiée aux inspecteurs d’Etat Modou Diop et Serigne Mbacké Fallou Diagne.
Ils vont déterminer si les conditions de réalisation, du financement et de gestion du Monument de la Renaissance africaine ont respecté les règles sur la passation de marchés et n’ont pas servi de prétexte pour l’enrichissement illicite de certaines personnes.
Dès réception de leur lettre de mission, les deux chargés de l’enquête ont commencé leurs auditions. Des hommes d’affaires dont les noms ont été cités dans la réalisation de ce monument ont déjà commencé à recevoir leur visite. Il ne serait pas surprenant que les entrepreneurs coréens de Mansudae corporation, et leur partenaire, l’architecte-ingénieur Pierre Goudiaby Atepa, soient bientôt entendus, s’ils ne l’ont pas déjà été.
On peut toutefois dire, sans se tromper, que l’audition de l’homme d’affaires Mbackyou Faye, qui a été l’autre pivot de la réalisation de ce projet, aux côtés de l’ancien chef de l’Etat, devrait révéler plein de choses.
D’après ce qu’il en a été dit dès 2008, par différents protagonistes, c’est que le Monument de la Renaissance devait, au départ, coûter 11 milliards de francs Cfa. L’Etat du Sénégal n’ayant pas cette somme à sa disposition, des proches du Président Wade lui ont conseillé de faire ce qu’ils ont appelé, «dation en paiement». Ce qui permettait de laisser les Coréens réaliser la statue en entier, et de se faire payer en nature, par des terrains que l’Etat leur offrait en contrepartie.
C’est cela qui a justifié la désaffectation d’environ 50 ha des terres de l’aéroport, qui ont été cédées à Mbackyou Faye, contre on ne sait quel montant. Ce qui a été prouvé à l’époque, et Le Quotidien l’avait grandement démontré, ce que le prix qui lui a été cédé pour les terrains de l’aéroport, à 4100 francs Cfa le m², était très fortement sous-évalué.
Quant à Pierre Goudiaby Atepa, il se disait à l’époque que c’est lui qui avait présenté les Nord-Coréens de Mansudae au Président Wade. C’est également lui qui a imaginé dans ce cas, la dation en paiement. Il affirmait à l’époque que le contrat avec les Coréens portait sur 15 milliards de francs Cfa. Et selon lui, les terres qui devaient être désaffectées à l’époque, ne devaient pas dépasser ce montant. Pourquoi n’a-t-il pas été suivi, il ne l’a jamais dit.
Pour en finir avec l’audit du monument, on sait que l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp) avait voulu également l’opérer en 2010. Parmi les dossiers de la passation des services entre Youssouf Sakho et Saër Niang, il y avait celui-là. Il a suffi que l’enquêteur de l’Armp lance ses investigations pour que le Président Wade convoque en urgence le directeur de l’Armp, et lui intime l’ordre de ne plus s’intéresser à ce dossier, au motif qu’il n’y avait «rien à voir de ce côté-là, étant donné que c’est mon propre argent que j’ai mis sur un projet que j’ai moi-même conçu». On n’a pas appris que l’Armp a insisté après cela.
par Mohamed GUEYE
© Copyright Le Quotidien (Sn)
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