lundi 24 décembre 2012

Université de la convergence des jeunesses républicaines: Macky Sall promet aux jeunes un meilleur accès à l’emploi

(Le Soleil 24/12/2012) Macky Sall a présidé l’ouverture de l’Université républicaine de la Convergence des jeunesses républicaines, avant-hier, à Mbodiène. Il a déclaré que son gouvernement sera de plain-pied dans la réalisation de ses engagements, notamment dans le domaine de l’emploi des jeunes. Il a également promis de s’appuyer sur l’agriculture et la formation pour créer des milliers d’emplois.
Le président de la République, Macky Sall, promet de respecter ses engagements en matière d’emploi des jeunes. Il entend s’appuyer sur plusieurs secteurs pourvoyeurs de postes de travail, notamment l’agriculture.
« Les moyens colossaux consentis pour la modernisation de notre agriculture créeront des milliers d’emplois dans le monde rural et freineront l’exode rural », a-t-il déclaré, vendredi, à l’ouverture de « l’Université Républicaine », organisée par la Convergence des jeunesses républicaines (Cojer) sur le thème « Tenons nos engagements ».
Pour le président Sall, l’agriculture doit être le moteur de la croissance au Sénégal. Si tel est le cas, ce domaine d’activités créerait le plus grand nombre d’emplois. « C’est le seul secteur qui emploie énormément de main-d’œuvre. Nous avons intérêt à moderniser l’agriculture », a souligné le président de la République.
Le chef de l’Etat entend miser sur le partenariat « public-privé » pour booster ce secteur. « Il faut un partenariat entre ceux qui ont les capitaux (les investisseurs), les paysans et l’Etat qui va réguler. Ainsi, nous pourrons avoir des investissements très rentables et accélérer le rythme de production et d’atteinte de notre autosuffisance alimentaire », a dit le président Sall.
La modernisation de l’agriculture doit être accompagnée par la formation des jeunes. « Il nous faut vous garantir un meilleur accès au secteur de l’emploi en vous garantissant une bonne formation », a dit le chef de l’Etat. C’est pourquoi le président a dit avoir initié une réforme en profondeur du système de formation au Sénégal à travers la mise en place d’un dispositif de formation dans les lycées. Le président Sall promet aussi la création de centres de formation qualifiant dans les départements adaptés aux exigences du monde moderne et du marché.
Le patron de l’Exécutif affiche son optimisme sur la réalisation de ses ambitions en matière d’emploi pour les jeunes. Il dit s’inscrire dans une logique de combat pour atteindre son objectif. Pour mobiliser la jeunesse autour de cette donne, M. Sall a relaté devant les jeunes un pan de son histoire personnelle. « Je suis un jeune comme vous. Je suis né après les indépendances. Je suis issu d’une famille aux revenus très modestes. Et nous avions juste de quoi vivre. Mes parents m’ont appris que quelle que soit la condition, l’essentiel est de se battre avec dignité. Alors, je me suis battu. Et un jour la chance m’a souri », a-t-il dit. C’est pourquoi il a appelé les jeunes à rejoindre son « combat pour le développement du Sénégal afin de donner à tous les enfants une chance égale de réussite ». « Nous pouvons avoir des convictions qui divergent et des ambitions qui s’entrechoquent, mais nous avons un même pays que nous devons aimer par-dessus tout », a-t-il expliqué. Le chef de l’Etat a lancé aux jeunes : « ne vous laissez pas anéantir par le poids de l’amertume. Ne vous laissez pas avilir par l’ivresse de la colère. Vous valez mieux que ça. Et je m’engage à prendre le meilleur en chacun de vous pour construire notre pays ». Et Macky Sall d’insister : « à chaque fois que vous avez été appelés à vos devoirs, vous avez été présents. Il est juste que vous revendiquiez ce qui vous revient de droit. Je me battrai si cela est possible, pour trouver à chaque jeune un travail qui lui permet d’assurer sa subsistance». M. Sall promet de veiller à ce que les jeunes soient mieux représentés dans les instances de décision, selon leurs mérites. Le président a dit avoir conscience de l’ampleur des problèmes que vivent les jeunes. Il a rappelé la situation des jeunes des banlieues qui se réveillent encore sans travail. Macky Sall a également invoqué les difficultés des jeunes des campagnes qui prennent le chemin de l’exode rural pour échapper à la pauvreté et aux filles qui font des kilomètres pour trouver de l’eau potable ou qui finissent par abandonner l’école pour assurer le travail domestique, etc.
Seydou GUEYE, porte-parole de l'APR : « Le gouvernement ne peut pas être diverti par les gesticulations de mauvais perdants »
Le porte-parole de l’Alliance pour la République (Apr), Seydou Guèye, estime que la stratégie du Pds, qui vient de déposer une motion de censure, est construite autour de l’offense au chef de l’Etat. Selon lui, le gouvernement ne peut pas être diverti par les agissements des libéraux. Il salue la décision du président de la République de faire appliquer la loi contre ceux qui portent atteinte à l’institution qu’il incarne.
L’Assemblée nationale examine, mercredi, une motion de censure déposée par l’opposition pour destituer le gouvernement. Quel commentaire en faites-vous ?
« Ce n’est pas une opposition. C’est un groupe de perturbateurs. La stratégie que le Pds a développée ne porte absolument pas sur une critique de l’action qui est posée par le gouvernement. Les membres du Pds sont en train de faire de l’agitation, puisque dans l’argumentation que développe Me Amadou Sall, c’est une stratégie construite autour de l’offense au chef de l’Etat. Quand vous entendez un Ousmane Ngom offenser le chef de l’Etat, c’est peut-être parce que nous avons été un peu gentils. Mais le président de la République a bien fait de siffler la fin de la récréation. C’est terminé ! Ils vont subir les rigueurs de la règle. C’est la Constitution qui organise notre pays. C’est la Constitution qui consacre le président de la République comme une institution. C’est la Constitution qui a défini un certain nombre de règles en matière de gestion. Ils ne s’opposent pas. Ils perturbent. Et nous sommes déterminés à ne pas les laisser faire. La motion de censure est de l’enfantillage. C’est de l’agitation. Ce dont il s’agit est le jugement des crimes commis sur une période bien déterminée. Il ne s’agit en aucune sorte de questions économiques. C’est rendre un très mauvais service au Sénégal que de vouloir associer le Premier ministre à cette histoire. Il s’agit de crimes, mais pas d’histoire d’argent. Ce groupe de personnes a bien conscience qu’elles ont pillé le pays. Ce sont des hommes et des femmes qui ne devraient pas avoir droit à la parole. Ils devraient raser les murs. S’ils continuent à jouer sur ce registre, on sera deux pour le faire ».
Voulez-vous dire que le régime va faire face ?
« Il faut qu’ils respectent les règles. Ce qu’ils font ce n’est pas de la démocratie. Ce qu’ils font n’est d’aucune utilité pour le pays. C’est de la perturbation. C’est un appel à l’insurrection. Ce sont des comportements qui sont passibles des peines prévues par le code pénal. II faut, peut-être, qu’en assumant leurs pleine responsabilité, ils s’attendent à ce que la loi leur soit appliquée. L’Etat va assurer le respect des institutions. Ils ont saccagé le pays et les institutions. Ils veulent saccager les institutions, puisque le président de la République est une institution dont le respect est garanti par notre Constitution ».
Quelle attitude le gouvernement adopte-t-il face à cette motion ?
« C’est une motion qui vise à faire tomber le gouvernement. De ce point de vue, tout le gouvernement est solidaire derrière le Premier ministre. C’est la première remarque. La deuxième remarque est que cette motion ne passera pas, puisque, mathématiquement, ils auront un résultat en-dessous de la moyenne. Leur copie n’aura pas une bonne note. C’est du 1 sur 10 qu’ils auront. Et 1 sur 10 n’est pas suffisant pour dire, comme dirait l’ex-président, je dirai à ta mère que tu as bien travaillé. C’est un échec retentissant. Et comme c’est eux qui ont voulu jeter la honte sur le Sénégal, ce sont eux qui finiront par avoir honte d’avoir, d’abord torturé les Sénégalais quand ils étaient au pouvoir et de continuer à torpiller notre pays. Nous ne sommes plus avec une opposition ».
Est-ce que qu’ils ne sont pas dans leur rôle d’opposants ?
« C’est un groupuscule du Parti démocratique sénégalais qui essaie de jouer aux agitateurs pour essayer de déstabiliser notre pays. On n’acceptera pas cela. Notre détermination ira encore plus forte, puisque nous ne rendons pas compte au Pds, mais au peuple. Il faut tirer au clair toutes les affaires d’hommes politiques qui étaient dans l’économie soupçonnés d’enrichissement illicite. C’est à ce prix-là que le Sénégal peut retrouver ses ressources pour construire son développement. L’option du président de la République et de son gouvernement de faire de la transparence la matrice de leur action, d’avoir comme impératif de n’assurer l’impunité à tout le monde est valable pour tous les Sénégalais. Malheureusement, on commence par eux, parce que ce sont eux qui avaient en charge la gestion. Il y a des présomptions d’enrichissement illicite que les différentes investigations vont étayer. Et le droit sera dit. La Justice fera son travail comme elle a l’habitude de le faire dans notre pays ».
D’aucuns voient dans la démarche des libéraux une volonté de prendre l’initiative politique…
« Ce n’est pas possible. Ils ne peuvent pas être minoritaires et avoir l’initiative politique. Ils n’ont que le monopole du harcèlement, de l’instabilité. Ils ne peuvent pas avoir l’initiative. Numériquement, ils ne peuvent pas avoir l’initiative, parce que le rejet du système d’Abdoulaye Wade est total. Ce n’est pas demain que le contentieux entre le Pds et le peuple sénégalais sera résolu. Pas de retour en grâce pour le Pds, puisque c’est quasi impossible ».
Que pensez-vous de la décision des jeunes de l’Apr de s’ériger en boucliers pour défendre le gouvernement et le président de la République ?
« Ils sont dans leur rôle et leur place en le faisant. Ils sont des jeunes outillés intellectuellement et techniquement. Ils sont aptes à soutenir le débat. Ils sont suffisamment courageux pour faire face ».
Est-ce que cette tension ne risque pas d’orienter l’attention du gouvernement vers des questions qui ne sont pas prioritaires pour les populations ?
« Le gouvernement s’est orienté sur les priorités. Il ne peut pas être diverti par les gesticulations de mauvais perdants. Il ne peut pas être diverti par les gesticulations d’hommes et de femmes qui ont pillé notre économie nationale, qui ont accaparé les ressources. Le régime de Wade a fonctionné un triptyque, prendre des sous, corrompre les gens et orchestrer des violences contre ceux qui ne sont pas d’accord avec lui. Ça c’est fini. Ils doivent respecter la République, le chef de l’Etat. S’ils ne le font pas par culture, par comportement, nous avons la Constitution qui définit l’échelle des peines qui sont appliquées à tout type de contrevenant ».

Quelle appréciation faites-vous de la tenue de l’université républicaine des jeunes de l’Apr ?
J’ai une appréciation très positive au regard du niveau de participation. C’est la 2ème édition et le thème correspond exactement aux enjeux du moment. Le président Macky Sall a été élu sur la base d’une offre politique qui s’est révélée de qualité supérieure, puisque les Sénégalais ont voté pour son programme « Yonou Yokkuté » à près de 66%. Aujourd’hui, l’énigme à résoudre est comment mettre en œuvre les solutions attendues par les populations. Tenir la promesse participe à la rupture attendue par les Sénégalais. Les actes inauguraux posés par le président de la République et son gouvernement nous laissent très optimistes par rapport à la suite des événements ».
Quels sont les actes mis en œuvre pour respecter les engagements pris devant le peuple ?
«Sur les 9 mois d’exercice du pouvoir, on a suivi une série d’actes qui ont été posés. Des actes en direction du monde rural. Il ne faut pas perdre de vue que quand le président est arrivé au pouvoir, il n’y avait pas de crédits inscrits dans la campagne agricole. Il a soutenu cette campagne à hauteur de 34 milliards de FCfa et, aujourd’hui, le prix du kilogramme d’arachide aux producteurs est fixé à 190 FCfa. Il y a une vraie embellie dans le monde rural. La situation est différente à celle d’avant où les populations du monde rural étaient dans des difficultés. Le président a mis les moyens pour que nos compatriotes du monde rural jouissent pleinement de leur travail. Le prix fixé à 190F en est une illustration. Tout le monde se souvient de la façon dont l’ancien régime avait géré la question des inondations. Nous pouvons faire le constat que les populations ne sont plus dans les eaux. Des voies très pertinentes sont tracées pour résoudre la question des inondations. Des solutions qui vont combiner de l’assainissement, la mise en place de réseaux d’évacuation des eaux usées et des eaux de pluies, l’aménagement des zones d’inondations. J’ajoute à cela une politique d’habitat social. La combinaison de ces trois leviers devrait nous permettre de sortir de la question des inondations. Sur beaucoup d’autres domaines, le président de la République est en train de tenir ses engagements ».
Respect aux institutions : L’atteinte à l’image du président de la République ne sera plus tolérée, avertit Macky Sall
Le camp libéral est averti. Le président de la République, Macky Sall, a mis en garde, avant-hier, à Mbodiène, dans le département de Mbour, l’opposition contre toute atteinte à l’image du président de la République.
Le président de la République, Macky Sall, a mis en garde, avant-hier, à Mbodiène où il procédait à l’ouverture des travaux de « l’Université républicaine », organisée par les jeunes de l’Apr, ceux qui s’en prennent à l’institution qu’il incarne. « Je suis pour un dialogue républicain, mais je ne permettrai plus à personne de porter atteinte à l’image du président de la République simplement parce qu’elle croit qu’elle a le droit d’abuser et de porter atteinte à l’honorabilité du président de la République », a averti Macky Sall devant les 300 jeunes qui ont pris part à ces assises. Le président Sall a rappelé le combat mené par son parti contre le défunt régime libéral. « Nous avons mené d’âpres batailles, remporté des combats décisifs pour rester dignes de la grande démocratie que nous sommes », a-t-il dit, précisant que sa formation politique a survécu à tous ces obstacles.
C’est pourquoi il a rappelé aux Libéraux que son choix a été une démocratie apaisée. « Ils savent que je leur ai résisté. Aujourd’hui, ils savent que j’ai le pouvoir, ce n’est pas eux qui doivent faire reculer le gouvernement que j’ai mis en place. Je suis pour une démocratie apaisée », a-t-il lancé. Sur un ton ferme, le chef de l’Etat a ajouté : « ce n’est pas moi qui le dis. C’est la Constitution de notre pays. C’est le Code pénal de notre pays qui protège contre les offenses au chef de l’Etat. Je vous assure, dorénavant, que cela ne se fera plus ».
Le président Sall semble également compter sur les jeunes de son parti pour faire face aux adversaires de son régime. « Nous avons remporté des combats décisifs pour rester dignes de la grande démocratie que nous sommes. Et, à chaque fois, vous avez été en première ligne pour défendre notre République », a-t-il indiqué, rappelant « les brimades subies par des membres de son camp qui, selon lui, « ont cru en la justesse de (son) combat et de (ses) idées ». Le chef de l’Etat a rendu un hommage aux militants de son parti et aux personnes décédées dans « la défense de la République et le refus de l’arbitraire ». « Je pense également aux jeunes qui se sont engagés sous le drapeau pour défendre le territoire national. Vous faites ma fierté », a-t-il lancé.
Le président de la république à ses collaborateurs : « Ceux qui gèrent aujourd’hui doivent savoir que l’impunité est révolue »
Les sanctions contre ceux qui ont mal géré des deniers publics ne visent pas seulement les dignitaires de l’ancien régime. Le président Macky Sall a déclaré à Mbodiène que l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), créé par son régime, cible aussi les tenants actuels du pouvoir.
Le président de la République entend appliquer la lutte contre l’impunité à son régime. « Ceux qui gèrent aujourd’hui doivent savoir que l’impunité est terminée », a déclaré le président Sall à l’ouverture de l’Université républicaine, organisée par la Convergence des jeunesses républicaines. « Il ne faut pas dire que le président ne protège pas ses amis. Il ne faut pas que ceux qui gèrent aujourd’hui, parce qu’ils sont du parti ou sont des alliés, croient qu’ils ont un bouclier. Ils font des erreurs », a dit Macky Sall.
Le chef de l’Etat a ajouté : « c’est une grave erreur. Il faut que nous soyons conséquents avec nous-mêmes. Nous ne pouvons pas appliquer la rigueur aux autres et trouver des parapluies quand il s’agit de nous ». Macky Sall a déclaré qu’il n’a pas créé l’Ofnac pour les dignitaires de l’ancien régime, mais pour ceux de son pouvoir. « L’Ofnac est pour ceux qui gèrent aujourd’hui. La Cour de répression de l’enrichissement illicite et la Haute Cour de justice sont pour les autres. Il faut que les gens comprennent que les choses ont changé », a martelé le président Sall. « On ne peut plus laisser des manageurs faire preuve d’une indélicatesse sans conséquence. C’est révolu. C’est terminé », a insisté Macky Sall qui demande à ses collaborateurs de résister à la demande sociale. « Certains peuvent vous dire : vous êtes Dg, les autres faisaient ceci. Si vous faites ce que faisaient les autres, votre place est à Reubeuss », a-t-il averti. Le chef de l’Etat a laissé entendre que son régime ne peut pas laisser les crimes économiques impunis. « Nous ne faillirons pas à notre devoir. Il faut que demain, nos enfants, vos enfants comprennent que le bien public est un bien sacré et que le privilège, qu’il soit de condition ou de naissance, n’est pas une prime à l’impunité », a-t-il dit. Le patron de l’Exécutif a demandé aux jeunes de s’attacher aux valeurs de la République. « La République est une chose commune. Le lien si fort qui nous unit. Le pacte par lequel nous nous engageons mutuellement à œuvrer chacun pour le bien de tous et tous pour le bien de chacun quelles que soient son origine, son ethnie, sa religion », a-t-il fait remarquer. Le chef de l’Etat a ajouté : « c’est ça la République. Cette République démocratique exige de nous-tous le sens de la responsabilité et le respect du bien commun ». Macky Sall a affirmé que c’est pour cette raison qu’il a décidé, dès son accession à la magistrature suprême, de laisser la justice agir en toute indépendance pour situer les responsabilités de chacun dans la gestion des deniers de ce pays.
Aminata TOURE, ministre de la justice : « Rien ne doit nous empêcher de progresser dans la lutte contre l’enrichissement illicite »
Le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Mme Aminata Touré, a déclaré que rien ne doit empêcher le nouveau régime de progresser dans la lutte contre l’enrichissement illicite. « La lutte contre la transparence que nous mettons en œuvre ne demande pas des moyens. Elle demande seulement une volonté politique », a-t-il indiqué lors d’un atelier organisé par les jeunes de l’Apr, dans le cadre de leur « Université républicaine ». Aminata Touré a ajouté : « les mécanismes sont fonctionnels, les magistrats ont la volonté de mener à terme cette lutte ».
A côté de la volonté politique, le Garde des Sceaux estime que la mobilisation doit être de mise. « Il faut comprendre que c’est une lutte contre des éléments vitaux », a-t-il dit, soulignant que les personnes concernées par les audits et l’enrichissement illicite sont « assis sur des milliards qui ont fait leur vie ». « Il ne faut pas croire qu’ils vont s’asseoir tranquillement et nous laisser faire. Ça nécessite une mobilisation », a averti Aminata Touré devant les jeunes.
Aminata Touré a demandé aux jeunes de son parti de se défendre pour « garder le pouvoir ». « Il faut se défendre, surtout que l’on a une opposition milliardaire plus riche que le pouvoir. Ce ne sont pas des adversaires à sous-estimer », a indiqué le ministre de la Justice qui estime que les Libéraux « ne peuvent rien faire contre 13 millions de Sénégalais. « Il est important que nous nous mobilisions politiquement. Il ne faut laisser aucun poste du terrain. Soyons en ordre de bataille », a ajouté le ministre.
Aminata Touré a estimé que la Cour de répression de l’enrichissement illicite a été créée pour la préservation de l’harmonie sociale. « On ne peut pas construire une société de paix basée sur l’impunité », a dit le Garde des Sceaux qui a poursuivi : « si la lutte contre l’enrichissement illicite réussit, personne ne va plus détourner des deniers publics ».
Electricité : Le chef de l’Etat veut des mesures structurelles
Tout en soulignant que son gouvernement veille à ce que la fourniture d’électricité soit constante, le président de la République, Macky Sall, a estimé que seules des mesures structurelles peuvent mettre fin aux difficultés du secteur de l’énergie. « J’ai engagé le gouvernement à agir sur les réponses structurelles, puisque la subvention que nous faisons chaque année aurait servi à faire un investissement productif qui créerait des emplois », a déclaré le président Sall qui procédait à l’ouverture de « l’université républicaine » des jeunes de son parti.
Le chef de l’Etat a laissé entendre que la subvention annuelle accordée au secteur (environ 100 milliards FCfa) équivaut au budget du ministère de la Santé. « Il faut donc des réponses structurelles qui permettent à la Senelec de produire une énergie moins chère, parce que tous les revenus de la Senelec équivalent à sa seule facture pour les combustibles », a-t-il dit, soulignant que « le peuple ne peut pas continuer à supporter des hausses des prix de l’électricité ». « La solution, c’est d’aller vers une source alternative. Nous les avons identifiées. Il y a le charbon, le gaz, le pétrole liquéfié, toutes les énergies nouvelles », a souligné le président. Pour Macky Sall, le régime œuvre pour une meilleure gestion du secteur de l’énergie. Il dit veiller personnellement à la bonne exécution des mesures afin que le Sénégal puisse retrouver la croissance.
Finances de l’Etat : Une dette de 3.000 milliards de F.Cfa
S’expliquant sur les raisons des difficultés que vivent les jeunes, le président a révélé avoir trouvé les finances de l’Etat dans une situation catastrophique. Il a dit avoir pris des engagements pour protéger les populations les plus démunies en donnant des intrants aux agriculteurs et des secours au monde rural, avec un programme alimentaire d’urgence. « A ces efforts s’ajoutent les mesures d’ajustements internes pour maîtriser le fonctionnement de l’Etat avec la réduction des coûts, de la taille du gouvernement, des structures budgétivores sans efficacité évidente », explique t-il
Soulignant que ces efforts doivent être maintenus pour l’année 2013, le président a dit que 2012 a été une année difficile pour les recettes et une dette qui a augmenté d’une manière exponentielle, entre 2006 et 2012, en passant 1.200 milliards à 3.000 milliards FCfa. Il y a également le service de la dette qui mobilise plus de 611 milliards par an que le gouvernement paie quotidiennement. Ces fonds auraient pu aller, selon le chef de l’Etat, dans le développement économique et social du pays. Le président a affirmé que son gouvernement ne veut pas transmettre aux générations futures la baisse des recettes et la dette colossale.
C’est pourquoi il a dénoncé le « pillage systématique » des maigres ressources du pays. « Si nous avions laissé faire, notre pays serait aujourd’hui à la ruine », s’est-il désolé, rappelant les propos de son prédécesseur qui avait déclaré, lors du second tour de la présidentielle du 25 février, que dans deux mois, le Sénégal ne payera plus les salaires. « Les gens savaient ce qu’ils ont laissé. Malgré toutes ces difficultés, nous avons fait face avec courage et abnégation », a déclaré le président qui souligne que dès 2013, son gouvernement va entrer de plain-pied dans la réalisation des engagements pris auprès du peuple sénégalais.
Alioune Badara Cissé réaffirme son appartenance à l’Apr
L’ancien ministre des Affaires étrangères, Me Alioune Badara Cissé, a réaffirmé, hier, son ancrage à l’Alliance pour la République (Apr), un parti dont il est membre fondateur. Me Cissé a fait cette annonce au sortir d’un atelier organisé par les jeunes de l’Alliance pour la République (Apr), dans le cadre de leur université républicaine sur le thème « Tenons nos engagements ».
Me Alioune Badara Cissé était le modérateur de l’atelier qui a porté sur la stratégie de conservation du pouvoir. Sa présence a semblé surprendre et émouvoir nombre de jeunes de l’Apr à cause, manifestement, de son départ du gouvernement. Il a souligné qu’il ne compte pas quitter cette formation politique.
« Abc » a fait savoir que son absence sur la scène politique était due à un voyage de trois semaines qu’il a effectué hors du territoire national.
S’agissant de ses relations avec le président de la République, le responsable de l’Apr a qualifié celles-ci de rapports entre un administré et un président. Il a ajouté qu’il voue au président de la République un respect digne de ses honneurs.

Babacar DIONE (Textes) , Habib DIOUM


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