(Le Républicain (ml) 29/02/2012)
Sur le Sénégal, un postulat, deux évidences et deux enseignements. Le postulat: il n’est pas acceptable que soixante douze heures après un scrutin aussi crucial que les Sénégalais n’aient pas encore les résultats provisoires mais complets de la présidentielle du dimanche.
Parce que le Sénégal, sur ce plan, a l’avantage d’être de modeste superficie -comparé en tout cas au Niger qui avait ses résultats en quarante huit heures. Il a la réputation d’être parmi les mieux dotés de la sous région en termes de couverture téléphonique et internet. Il a, sans doute, des progrès à faire mais le continent respecte la qualité de ses ressources humaines et de son réseau de médias.
L’attente des résultats que le Sénégal s’impose présentement n’était donc pas une fatalité. Et plus elle dure, plus elle enlève des points à la démocratie sénégalaise. Pour les évidences, voici la première: avec les résultats de trente circonscriptions sur quarante, Maki Sall paraît désormais à l’abri du tsunami bleu et c’est bien à un second tour périlleux que Wade est contraint.
Seconde évidence, le vieux président a perdu jusque dans son quartier du Point E et à Dakar, son fief jadis. Pour les enseignements, il est d’abord clair que Wade a trop forcé son destin. S’il gagne contre son ancien Premier ministre, il aura vaincu sans gloire.
S’il perd, il sort par les gouttières et pas par la grande avenue que Diouf s’était élégamment offert en 2000. A moins qu’il n’accepte l’autel avant le scrutin. Or il n’est pas Iphigénie. Ensuite, lui le président triomphalement élu en 2000 ne sera pas le Mandela ouest africain qu’il avait légitimité et avait l’opportunité d’être. Il a utilisé son pouvoir jusqu’à ce qu’il ait cessé d’être un pouvoir. Hélas pour une jeunesse qui a désespérément besoin de champion.
Adam Thiam
Le Républicain
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