lundi 27 février 2012

Soutien au Président sortant au 2e tour : Attention au syndrome Djibo !

(Le Quotidien (Sn) 27/02/2012)

Les calculettes sont ressorties des tiroirs hier dès que la courbe des premières tendances a commencé à se dessiner. Le Sénégal va indubitablement vers un second tour à une élection présidentielle, pour la deuxième fois de son histoire. Si les tendances se confirment, les Sénégalais auront à départager le 18 mars prochain le Président sortant Abdoulaye Wade et son challenger Macky Sall. Un face-à-face a priori déséquilibré, si l’on se réfère à la petite expérience sénégalaise et à un report automatique de toutes les voix des douze autres candidats en faveur de Macky Sall.

Dans tous les cas, cet engagement a été pris par les principaux candidats de l’opposition bien avant le démarrage de la campagne. Mais en politique, surtout au Sénégal, il ne faut jurer de rien. Dans ce jeu de yoyo politique auquel les Sénégalais peuvent s’attendre, il faudrait que les acteurs politiques regardent dans le rétroviseur et se rappelle d’un certain… 14 mars 2000 et de son corollaire jusqu’à nos jours.
Ce jour-là Djibo Kâ, premier responsable de l’Union pour le renouveau démocratique (Urd) a tout simplement retourné sa veste pour aller soutenir le Président sortant d’alors, Abdou Diouf. Cette même personne qui, deux jours auparavant avait soutenu avoir demandé au même Président sortant Abdou Diouf, que la meilleure chose qu’il pouvait faire pour le Sénégal est de jeter l’éponge. Au finish, Djibo Kâ a cheminé aux côtés de Abdou Diouf, tournant le dos à l’opposition, jusqu’au soir du 19 mars. Ce jour-là, une défaite cuisante et historique leur a été servie par le peuple sénégalais.
Depuis lors, Djibo Kâ traîne ce lourd boulet de l’appel du 14 mars 2000 que le peuple sénégalais a tout simplement assimilé à de la trahison. Et à la moindre occasion, il lui est jeté à la figure cette tortuosité. Une tortuosité d’autant plus légendaire qu’il se retrouve aujourd’hui dans le camp de celui à qui il avait tourné le dos. Une belle leçon à méditer pour tout candidat qui s’amuserait à tourner le dos au peuple.


Écrit par Mamadou Biaye
lundi 27 février 2012 13:20
Mamadou Biaye
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