mardi 13 mars 2012

Appels à la sécurisation du vote, circulation de gourdins et d’armes à feu: La psychose des électueurs

(Le Quotidien (Sn) 13/03/2012) 
Promis à la violence, le scrutin du second tour est hanté par les «élec-tueurs» qui se pavanent avec des gourdins et d’autres armes à feu. En toute impunité. Appels à sécuriser le vote, la circulation des armes sont les déclarations d’une période électrique.
L’image ne serait pas reluisante. Mais, les accrocs majeurs d’un scrutin perterbé par la violence sont déjà en place : la circulation de gourdins en toute impunité (malgré quelques arrestations), l’usage d’armes aux Parcelles Assainies. On a fini de poser les actes qui parachèvent une violence instaurée depuis le début de cette Présidentielle.
Depuis le début du second tour, le débat politique sénégalais est parasité par…une peur panique. Loin du programme de campagne, les candidats et les responsables politiques sont au cœur d’une unique préoccupation : la sécurisation du vote.
Qui sont ces «élec-tueurs» ? Qui profiterait la violence ? Macky Sall est monté au créneau pour demander aux Sénégalais de sécuriser leur vote et mettre en garde les «sorciers endiablés du Palais» préoccupés par la sauvegarde de leurs privilèges.
Face à ses terribles doutes actuels, Abdoulaye Wade se retourne vers l’opposition mutualisée autour du M 23 qu’il suspecte de parrainer la violence électorale du premier tour. A Kolda, hier, le chef de l’Etat sortant a invoqué la peur de la violence pour justifier son envoi au second tour et la puissance étrangère.
Mis sous pression par la communauté internationale, Abdoulaye Wa­de voit la main étrangère derrière ces évènements. Mais, les certitudes personnelles sont ba­layées d’un revers de main par les faits. Têtus. Les morts de la Place de l’Indépen­dance ou de l’Obé­lisque sont les conséquences d’un écheveau politico-juridique liées à sa candidature.
Le président de la Commission électorale nationale autonome (CENA) Doudou Ndir a exprimé, lundi à Dakar, sa préoccupation pour la sécurisation du second tour de la Présidentielle et exhorté le ministre de l’Intérieur à maintenir l’ordre sur l’ensemble du territoire. Sans ciller.
Réhabilitation de Ousmane Ngom ?
Clairement, le patron de la Commission électorale amplifie les échos de la presse qui a relaté l’arrestation de «délinquants» en possession d’armes. En toute liberté. Au-delà des arrestations de la semaine dernière, cette mise en garde du président de la Cena et des deux candidats est une preuve du réchauffement électoral qui risque de s’accélérer les prochains jours. A qui profiterait le chaos ?
Qui sont ces «élec-tueurs» qui paradent avec leurs gourdins sur les écrans de télévisions et dans les rues…publiques. Loin de la situation du premier tour et du massacre autorisé à feu et à sang à la Place de l’indépendance interdite à des présidentiables, les «élec-tueurs» ont célébré leur gloire sur des cadavres.
Au premier tour. Me Ousmane Ngom, qui a fait preuve d’un zèle exceptionnel est resté intraitable sur le droit de manifester des candidats à la Place de l’Indépendance nonobstant son arrêté illégal, a une occase en or de «s’humaniser» dans l’opinion.
Chassé du débat politique et public par la profanation de la Zawiya de Elhadji Malick Sy, le ministre de l’Intérieur a une dernière chance de préserver ces restes de crédit aux yeux de ses compatriotes en appliquant le l’arrêté sur le port des armes. Les Thiantacounes sont armés, Demba Dia utilise des armes pour régler ses contentieux. Et ce second tour est placé sous le signe du gourdin. Et Des «gourdingues».


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