mercredi 14 mars 2012

CAMPAGNE POUR LE DEUXIEME TOUR DE LA PRESIDENTIELLE: Bara Tall se lâche

(Sud Quotidien 14/03/2012) 
Pour sa descente sur le terrain de la campagne pour le deuxième tour de la présidentielle 2012, le leader du mouvement citoyen Yamalé, Bara Tall, à Thiès ce mardi 13 mars, a matérialisé son soutien au candidat de Benno Bok Yakaar en attaquant le candidat-président sortant sur son terrain de prédilection : « les chantiers de Thiès ». 

«Je suis venu dire aux Thiessois et aux sénégalais que nous avons fait en leurs noms des travaux qu’ils utilisent tous les jours et que le pouvoir en place non seulement refuse de payer à ceux qui les ont réalisés et qui sont vos fils, mais vient vous demander de voter pour lui afin de parachever l’entreprise de destruction qu’il a menée depuis huit ans. » Le leader du mouvement citoyen Yamalé, natif de Tâkhi Kaw, un quartier populaire de Thiès, a ainsi entamé ce mardi dans la cité du rail, sa campagne de soutien au candidat de l’opposition Macky Sall en vue du second tour du scrutin présidentiel.
Un soutien matérialisé d’emblée par l’option d’attaquer le président sortant sur le terrain des infrastructures dont, dit-il, «il veut s’approprier la paternité». Aussi, le choix de la capitale du rail pour lancer son message, s’explique, selon Bara Tall par le fait que la création de son mouvement « est l’aboutissement d’une lutte d’abord personnelle et professionnelle », « tout engagement ayant d’abord une motivation personnelle », souligne-t-il en précisant que « c’est d’ici que tout est parti. » Mais malgré les « victoires judiciaires et morales » enregistrées dans cette lutte « avec le soutien du peuple sénégalais », le leader du mouvement Yamalé dit ne pas s’en contenter et œuvre « afin que cela n’arrive plus à quiconque ».
Passant sur les détails des péripéties du combat qui l’a opposé au pouvoir en place, M. Tall est tout de même revenu sur les grandes lignes de ses conclusions, après avoir souligné sa « citoyenneté » qui, selon lui, l’a conduit notamment à s’impliquer « fortement » dans la ville de Thiès « quand d’autres entreprises de la place avaient trouvé que c’étaient des conditions inacceptables au plan commercial ». On est en plein dans les fameux « chantiers de Thiès » qui, rappelle-t-il, lui ont valu la prison, entre autres harcèlements pour avoir refusé de jouer le jeu pour « sacrifier » l’ancien Premier ministre Idrissa Seck dans l’affaire dite des « chantiers de Thiès », alors que jusqu’à présent, la créance qu’il détient par devers l’Etat ne lui est toujours pas payée en dépit des décisions de justice en sa faveur.
Tous ces rappels, pour Bara Tall, procèdent de ce que « nous sommes arrivés à un moment où ce qui est en jeu aujourd’hui est au centre de ce que le pouvoir en place veut présenter comme réalisations dans son bilan. » Et d’ajouter « Aujourd’hui, c’est le moment de parler parce qu’on est arrivé à l’heure du bilan et j’avais bien dit à Abdoulaye Wade : vous pouvez faire déposer le bilan à Jean Lefebvre mais arrivée l’heure, mettez-le dans votre bilan. »
Non sans souligner, pour faire comprendre le sens de son engagement, qu’«il est de ma responsabilité, après avoir subi tout cela dans ma chair et gagné ces batailles personnelles, je me dois de le partager afin que ceux qui ont choisi comme moi d’apprendre un métier, de l’exercer et d’en vivre, sachent qu’à côté de la politique, il y a le citoyen qui est responsable du développement de son pays.»
Sur les perspectives de son mouvement, l’ingénieur en génie civile qui va descendre sur le terrain du porte-à-porte dans la capitale du rail au profit de l’opposition, envisage aussi de prendre part activement aux prochaines législatives pour choisir les représentants du peuple au Parlement à travers une liste de « Yamalé», sans toutefois écarter l’idée d’une alliance pour aller à ces élections.

par Malick NDAW


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