jeudi 1 mars 2012

Regard extérieur: Les médias étrangers anticipent la défaite de Wade

(Walfadjiri 01/03/2012)

Après une campagne électorale mouvementée et un premier tour sous haute surveillance, la politique intérieure sénégalaise continue de faire les choux gras de la presse étrangère. Plusieurs journaux visités, hier sur le net, le confirment. ‘A cafouillage succession in Senegal’ (Un cafouillage dans la succession au Sénégal, Ndlr). C’est ainsi que Wall Street Journal, le quotidien financier et politique américain ouvre sa page internationale. Faisant allusion aux débats sur la dévolution monarchique au Sénégal, Wall Street estime que Abdoulaye Wade est en train de sortir de la liste des hommes indispensables d'Afrique.
‘Le clan du président sortant Wade en bout de course’, titre L’Humanité. le quotidien français explique que, ‘à la faveur d’un scrutin relativement transparent au Sénégal, les chances d’une victoire du président sortant Abdoulaye Wade au second tour face au challenger Macky Sall, ancien Premier ministre, paraissent désormais infimes.’ Le second tour, souligne L’Humanité, ‘à moins d’un improbable coup de force d’Abdoulaye Wade pour l’empêcher, risque de se transformer en véritable référendum. Car son challenger Macky Sall, son ancien Premier ministre et issu comme lui de la famille libérale, pourra compter sur le renfort des poids lourds de l’opposition comme Moustapha Niasse (Bennoo Siggil Senegaal), Ousmane Tanor Dieng (Bennoo ak Tanor).’
C’est également le sentiment partagé au Cameroun. ‘Le choix des urnes’. C’est le titre du bulletin international de Cameroon-Tribune, quotidien national du Cameroun. Pour nos confrères camerounais, ‘les enjeux du scrutin sont tels qu’il serait prématuré de croire que le Sénégal s’est définitivement tiré d’affaire. L’opposition regroupée sous le label M23 tiendra absolument à obtenir par les urnes ce que la pression de la rue n’a pas pu lui offrir.’ Et Cameroon-Tribune d’en déduire que ‘le second tour de l’élection pourrait, au cas où il opposerait Abdoulaye Wade à Macky Sall, se muer sans doute en un référendum : pour ou contre Wade. Lequel aurait du mal à gouverner, si cette hostilité persistait, même en cas de victoire.’ Le quotidien camerounais indique que ‘l’exemplaire alternance à la tête de l’Etat opéré en 1981 et 2000 par les deux premiers présidents Léopold Senghor et Abdou Diouf, laquelle institua l’exception démocratique sénégalaise, impose aujourd’hui à la classe politique des limites à ne pas franchir.’
Wade, seul au monde
Le journal pro-Gbagbo Notre voie parle de : ‘Second tour du scrutin au Sénégal : L’opposition fait bloc autour de Macky Sall’. Le quotidien ivoirien affirme que le suspense du vote du dimanche a fait place aux préparatifs du second tour de la présidentielle dans les états-majors de Wade et Macky Sall. ‘La grande coalition de l’opposition, composée de partis politiques et des autres acteurs sociaux se réunira plus tard pour arrêter une position commune. Mais d’ores et déjà, il apparaît qu’un bloc se forme autour de Macky Sall’, écrit le journal.
‘A moins d’un changement de dernière minute, Abdoulaye Wade peut être sûr qu’il n’aura pas le soutien de Moustapha Niasse et Ousmane Tanor Dieng, pour le second tour des présidentielles. Ces leaders de l’opposition arrivés en troisième et quatrième positions, au premier tour, selon les résultats provisoires, ont exclu toute alliance avec le président sortant, Me Abdoulaye Wade’, explique Notre Voie.
Au Mali, on ne voit pas, non plus, le candidat des Fal 2012 comme vainqueur du second tour. Dans son éditorial intitulé : ‘De toute façon, Wade est battu’, Le Républicain ne fait pas dans la dentelle. Le journal malien signale que ‘le vieux président a perdu jusque dans son quartier du Point E et à Dakar, son fief jadis.’ Comme enseignements, Le Républicain analyse qu’’il est d’abord clair que Wade a trop forcé son destin. S’il gagne contre son ancien Premier ministre, il aura vaincu sans gloire. S’il perd, il sort par les gouttières et pas par la grande avenue que Diouf s’était élégamment offert en 2000. A moins qu’il n’accepte l’autel avant le scrutin.’ Loin des enjeux du second tour, Le Patriote revient quant à lui sur le déroulement de la présidentielle. ‘Tous les observateurs satisfaits’, titre le quotidien pro-gouvernemental ivoirien. ‘Largement au-dessus de la moyenne’, c’est la note que Le Patriote attribue au premier tour de la présidentielle sénégalaise.
Macky Sall contrôle l’Afrique centrale
Au Gabon, l’heure est encore au décompte des voix. Selon Gabonews, les résultats officiels du scrutin présidentiel publiés par la Commission électorale qui siège à l'ambassade du Sénégal au Gabon donnent le candidat Macky Sall, largement vainqueur dans ce pays. Mais aussi, dans cinq autres de l'Afrique centrale (Rd Congo, Congo-Brazzaville, Angola, République centrafricaine et Guinée-Equatoriale). Le site officiel gabonais informe qu’au Gabon, Sall arrive en tête avec 3 364 voix, suivi de Abdoulaye Wade (1 658 voix). Dans les autres pays d'Afrique centrale mis sous juridiction de l'Ambassadeur du Sénégal au Gabon, Macky Sall rafle la mise avec 5 247 voix.
Au Burkina-Faso, Le pays titre : ‘Second tour au Sénégal : Partie serrée pour Wade’. Pour le quotidien burkinabé, ‘le candidat des Fal 2012 devra sortir le grand jeu au second tour s’il ne veut pas voir son rêve partir en fumée. Car, il avait promis de passer haut la main dès le premier tour.’ Avant de faire remarquer que ‘le président sortant reste un fin politique avec plus d’un tour dans son sac. Face à un homme qui joue sa carrière ou plutôt son honneur, on imagine qu’il est prêt à s’allier avec le diable pour faire mentir ses adversaires.’

Donald NDEBEKA

© Copyright Walfadjiri

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